Extrait du journal

S'inspirant du conseil de je ne sais quel écrivain célèbre, il est chaque ma tin un certain nombre de gens qui, pour j faire leur chemin, c'est-à-dire pour s'asj surcr une existence dénuée de tristesse I et de fatigue, tablent uniquement sur la ! bêtise humaine ; pour la plupart ils sont j pleinement heureux et à peine, de temps | à autre, les échos des tribunaux nous apportent-ils le récit des mécomptes su bis par quelques-uns d'enire eux : les risques professionnels. Ce qui stupéfie, dans ces histoires c'est, moins l'audace de l'opérateur, que la crédulité, la patience de l'opéré : même quand on l écorche, celui-ci ne crie pas. Il se prête, au contraire, avec complaisance à toutes les récidives. A était-il une victime née de l'escro querie ce directeur de pension de fa mille qui fit fête à un locataire arrivé avec treize tableaux de famille pour tout bagage ? Non seulement il ne présenta pas à son client la note hebdomadaire, ni mensuelle d'usage, mais il lui ouvrit si largement sa bourse que celui-là pui sa dedans jusqu'à ce qu'il ne restât plus un centime. Est-il à plaindre cet hôtelier ? Même pas. Car s'il fut si facilement ébloui, c'est parce que, dès le premier jour, il s'était laissé persuader que, finalement, il participerait aux bénéfices que lui promettait le chevalier d'industrie dont il se faisait ainsi, sans trop de scrupule, le complice. Au fond de la bêtise humaine il y a quelque peu de malhonnêteté. Si les tri bunaux sont justement sévères à l'égard du filou de haut vol, la sympathie pu bliquc ne saurait aller à sa victime....