Extrait du journal
On allait planter l'arbre de may. Puis c'étaient des farandoles éperdues qui en traînaient tout sur leur passage. Toute la journée on chantait, on buvait, on dansait surtout ; ça durait jusqu’à l’aube suivante, jusqu'à l'épuisement des gosiers et des jar rets, jusqu’à l’aphonie complète des haut bois dr des tambourins. Dans la Drôme, à Montélimar, dès le 30 avril, les laboureurs plantaient le « may » et les fêtes duraient irais jours. On com mençait par les cérémonies religieuses ; on allait à l’église avec des bouquets d’épis, les syndics portant des houlettes enrubannées. Les deux autres jours, noces, festins, ri pailles, farandoles, qui allaient crescendo. Syndics et laboureurs enfourchaient des mules, harnachées de fleurs et de rubans, chacun portant en croupe une femme ou fille de laboureur. On parcourait la campafine alentour, distribuant du pain bénit, s’arrêtant à chaque ferme où les cruches se vidaient ; et les jambes se dégourdis saient en dansant. Puis il y avait un concours. On tirait le sillon avec des charrues fleuries. Celui qui creusait la raie la plus longue, la plus belle, était vainqueur. La fin d’une coutume Jusqu’à la Révolution la coutume subsista pleine et entière, mais alors les arbres de mai fuient remplacés par les arbres de la liberté. La Convention voulut qu’en en plan tât dans toutes les communes : en 1795, on en comptait 60.000 en France. C’étaient des peupliers (populus, en latin, veut dire à la faits peuple et peuplier) On changea de même le nom du mois Mai devint Floréal, fort joli nom d’ailleurs comme tous ceux du calendrier républicain et que les poètes regrettent. Sous Napoléon on lissa, les arbres de laliberté s’étioler, mourir, et les Bourbons es sayèrent de ressusciter ceux de mai ; ils n'y parvinrent que médiocrement. En 1848, réapparition des peupliers, ac cueillis avec enthousiasme. -L’arbre de mai devint l’arbre de la li berté, et son beau feuillage monte, droit sur la France pleine d’espoir. Les arbres de la liberté se flétrirent, mais la République a refleuri. Ne pourrait-elle encourager, comme aux temps de 1792, ces belles fêtes symboliques, où tout un peuple se reposait, dans les chants et les cortèges, de ses fatigues, de ses travaux. ^La question, en tous cas-, mérite d'être po...
À propos
Fondé en 1908, Les Nouvelles était un quotidien du soir publié à Paris. Comme pour des centaines d'autres feuilles de la même période, le début de la Première Guerre mondiale marquera la fin de ce petit journal.
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