Extrait du journal

et qu’on leur demande en pflus d’être mère, de donner au pays des défenseurs, service qui leur sera rétribué à raison de 9 francs par tête annuellement, eles se diront tout cela et elles béniront leur sort. En résumé, le gouvernement continue à ne faire nul état des femmes. Il ignore leurs droits, mais veut bien quelquefois les trai ter en pauvresses et leur taire l'aumône: Une pareille attitude est dangereuse pour la République. Les partis réactionnaires auxquels les femmes éprises de liberté et de progrès cherchent à se soustraire font tout ce qu’ils peuvent — et ils peuvent beaucoup — pour s’en emparer à nouveau. De plus en plus, les communes demandent pour leurs écoles mixtes des institutrices plutôt que des instituteurs ; les femmes étant plus dociles, moins mêlées à la politique, moins créatrices de complications que les hom mes. On conçoit le parti que les adversai res de notre actuel régime peuvent tirer d’une pareille situation. Parce qu’elles ne cassent pas de vitres comme les suffragettes et ne brûlent pas de boites à lettres, les femmes françaises sont traitées en quantité négligeable, même quand il s’agit de remédier à la dépopula tion. On réunit, à ce sujet, des commissions com posées de personnalités hétéroclites et fatiguées , qui ne savent accoucher que de projets informes et inefficaces et l'on exclut les femmes de toute discussion. « Parlez toujours, messieurs », pourraient^ ■elles dire, « faire des enfants ou n’en point « faire dépend plutôt de nous. Quand nous « aurons les moyens de nourrir les créatu« res que nous mettons au monde, nous « vous donnerons les soldats que vous réu clamez. En attendant, étudiez la dernière « statistique officielle de la seule ville de

À propos

Fondé en 1908, Les Nouvelles était un quotidien du soir publié à Paris. Comme pour des centaines d'autres feuilles de la même période, le début de la Première Guerre mondiale marquera la fin de ce petit journal.

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