Extrait du journal

La crise du logement a déjà provoqué tant de plaintes, tant de récriminations, tant d j statistiques, tant de propositions, tant de projets de loi, tant d’essais, que depuis un certain temps on a pu trouver difficile de s’y reconnaître. Au conseil supérieur des habitations à bon marché Le conseil supérieur des habitations à bon marché, réuni au ministère du travail, ap prouvait naguère, sous réserve de quelques modifications, les rapports présentés au nom de son comité permanent par MM. Georges Risler, A. Rippert et Ferrand. Il c’est préoccupé des ressources à assurer aux sociétés d’habitations à bon marché et a émis le vœu que la Caisse des dépôts et consignations fasse un usage aussi large que possible de la faculté qui lui est accor dée de consentir des avances à ces sociétés. Il a échangé des observations sur le rêve des comités de patronage en ce qui concerne la délivrance des certificats de salubrité. Il a examiné les conditions dans lesquelles pourrait être favorisée la création des cités jardins et demandé que la Caisse des dépôts fasse des avances à cet effet. Il a enfin adopté un vœu tendant à l’ex tension de l’article 32 de la loi du 23 décem bre 1912 relatii aux subventions pour le lo gement des familles nombreuses et confié à .-•on comité permanent l’étude de diverses questions nouvelles. A ces études, il faut ajouter les discus sions -récentes du Congrès d'Economie so ciale qui ont achevé, semble-t-il, de mettre en un jour suffisant les principales données de la question. Les leçons de l'expérience Peut-être n’est-il pas inutile de rappeler quelques leçons d’expérience sur la né cessité absolue de réformer sensible ment la mentalité de ceux-là mêmes en faveur de qui la législation, l’administration, la finance, l'assistance publique et la bien faisance privée, l’architecture et l’art de la bâtisse font en ce moment de louables ef forts. On a dit et répété que l’homme est un animal malpropre, qui a vite fait de souil ler son habitat et de le rendre insalubre, s’il ne s’astreint pas aux prescriptions de la nropreté et de l’hygiène. Il faut bien reconnaître que non seulement les logements de troisième ou de quatrième catégorie sont chers, mais que la plupart de ceux qui existent, en nombre d’ailleurs in suffisants, sont fort mal tenus et aménagés en dépit du bon sens. Ce ne sont, que couloirs sombres, coins et recoins, petites fenêtres respirant mal sur des cours étroites, lieux... d’aisance aussi incommodes que possible, cuisines exiguës, chambres inlogeables, parquets disjoints ou carreaux humides. u Pour satisfaire, dit M. Henri Joly, les désirs si légitimes des ouvriers et petits em ployés qui veulent être chez eux, ne fût-ce qu’à titre de locataires plus ou moins stables, il manque à Paris 50.000 logements, et cela présentement, en juin 1914. Rien de ceci n’est contesté. » On ne conteste pas davantage que nul ne saurait compter sur le logement gratuit, pas plus que sur le pain gratuit. Il n'y a rien de plus cher que ce qui est gratuit, pour cette triste raison que le gouvernement pou vant seul en assumer témérairement la charge, c'est ce qui coûtera toujours le plus à établir — qu’à cette première perte s’a joutera celle qui résulte d'un ralentissement de l’effort productif cnez les intéressés — et qu'enfin, ce sera toujours l’impôt, mais 1 impôt très accru, qui devra combler le dé ficit....