Extrait du journal

Berlin, de Londres et de Bruxelles. Le shah sera donc reçu avec solennité à son entrée dans la ville ; on lui donnera même une fête de nuit avec illumination à la lumière électrique sur les hauteurs du Trocadéro. Le crédit, ouvert pour la réception du shah de Perse à Paris est illimi té ; le Conseil s’en rapporte à la commission d’organisation pour faire le nécessaire. De son côté, le Gouvernement a déposé sur le bureau de l’Assemblée une demande de crédit de 350,000 fr. pour les frais qu’entraînerait le sé jour du shah de Perse en France. Le shah sera probablement à Paris vers la fin de la semaine. C’est le 3 juillet que l’escadre cuirassée doit aller le prendre en Angleterre et le rame ner à Cherbourg. S’il faut en croire Y Événement, le shah de Perse, dans son voyage en France, ne s’arrête rait pas seulement à Paris, comme tous les journaux le disent. 11 entre dans les désirs du roi des rois de visiter la grande ville des soie ries. 'fout Lyon est en émoi. Une souscription immense des négociants est déjà proposée. Le directeur de la grande Exposition, M. Tharel, a donné des ordres pour que la réception soit digne du souverain. Une représentation gala serait préparée pour le 16 juillet, date du passage à Lyon de Nasser-Ed-Din, qui visite rait aussi Toulon avant de prendre la route d’Italie. De l’avis de tous ceux qui l’ont appro ché, le shah paraît très fatigué de la vie qu’il mène. Toutes ses journées sont occupées depuis le malin jusqu’au soir en visites, en fêtes, en réceptions, en bals, en revues : il est obligé de changer chaque jour son régime de vie pour suivre les programmes officiels. L’autre jour, au retour de la revue de Windsor, au dîner de lord Granville, le malheureux prince s’est endormi de fatigue. Par contre, son voyage en Europe a déjà porté ses fruits. Nous appre nons que le général Nazare Aga, ministre de Perse à Paris, a reçu de son souverain la mis sion d’engager des ingénieurs et des professeurs de tout genre, qui seraient chargés d’organiser et de compléter en Perse l’enseignement public en le mettant au niveau des institutions les plus savantes de l’Europe, d’introduire dans le pays les perfectionnements de l’industrie occidentale, et d’y diriger les travaux propres à en dévelop per les ressources matérielles et commerciales. Nous publions plus loin les proclamations que le général Chanzy, en allant occuper son nouveau poste de gouverneur, a adressées aux habitants et aux soldats de l’Algérie. C’est avec une émotion contenue que le général Chanzy parle à ses nouveaux administrés du long séjour qu’il a déjà fait parmi eux. L’Afrique, chez le soldat, laisse un souvenir profond, inal térable ; aussi avons-nous pleine confiance dans les dispositions qu’il témoigne en termes élevés. E. G....