Extrait du journal
siennes, et des journaux qui prennent congé à la veille de ces élections ! C’est la mort de la monarchie. C’est, plus que la mort, c’est la décomposition. Eh bien, si demain, dans toute la France les candidats monarchistes étaient blackbou lés avec ensemble; si, aprè—demain, tous les journaux monarchistes se donnaient le mot pour disparaître, ma confiance en l’avenir de la monarchie n’en serait pas ébranlée. Ah ! si les budgets se soldaient en excé dent ; si les exportations remportaient sur les importations ; si le Conseil municipal servait à autre chose qu’à mettre Poubelle sur le pavé de bois; si on laissait tranquilles dans leurs hospices, leurs écoles, leurs presbytères, les Sœurs, les Frères et les cuvés ; si on avait organisé sérieusement l’armée ; si on avait renoncé à la guerre infâme et lâche déclarée aux croyances ; si tout marchait bien en ce pays de France; si les intérêts matériels et moraux «lu peuple le plus gouvernemental qui existe au monde étaient respectés, — ce serait autre chose... et encore ! Je dis : et encore ! parce que la République qui se comporterait ainsi ne serait certaine ment pas gouvernée par des républicains, mais par des monarchistes, et qu’une Répu blique gouvernée par «les monarchistes devient fatalement une monarchie, quand ses gouver nants arrivent à s’entendre, ce qui est rare, difficile, mais non impossible. Mais, dans l'état actuel du pays, avec les ruines de toute sorte qui s’accumulent sur nous, avec un état économique qui permet de prévoir le montent où reviendront les grandes famines ; avec une nation qui dépérit et dé croît alors «pie tout autour d’elle se rajeunit et grandit ; avec une France où les terres tombent en friche, où les métiers jettent leurs derniers grincements ; avec des voisins comme l’Allemagne qui borde ses lignes ferrées «l'u sines cyclopéonnos et nous détrône sur tous les marchés «lu monde ; avec une Italie qui relève ses finances et commence à abandonner la fabrication exclusive du macaroni et de la fumisterie, pour lutter contre nous sur le champ «le bataille du produit fabriqué ; avec une Espagne qui se lasse, comme l’Italie, de nous fournir des vins à transformer et rêve d’avoir à son tour «les marques célèbres, qui refait son agriculture et répare ses finances ; avec une Angleterre qui a réduit notre marine à n’être plus que «lu cabotage ; avec la pers pective do guerres futures où nous ne nous battrons plus pour reconquérir «les provinces ou du galon, mais pour vivre en détruisant des industries rivales ; avec ce navrant bilan de nos dernières années, — croire à la vita lité de la République, c’est être insensé. Aussi quand je vois les républicains, tantôt menacer les monarchistes et tantôt essayer «le les ridiculiser, je suis bien tranquille et je me dis : — Menacez et raillez, mes bons amis. Sans doute, nous ne sommes pas, nous autres mo narchistes, aussi brillants que nous le vou drions. Car rien n’est brillant en France en ce moment, et il est même extraordinaire qu’une nation aussi minée parla lièvre démo cratique contienne encore tant d’éléments sains, vigoureux et croyants. Mais je ne tro querais pas notre situation et nos espérances, a nous autres, exilés «lu pouvoir et décimés dans les Assemblées, contre votre position et votre avenir, à vous qui avez le budget, l’armée et la gendarmerie. Vos railleries et vos menaces me font pen ser an sourd-muet reprochant son langage au bègue, à l’ataxique blaguant le rhumatisant. La monarchie se fera parce qu’il est impos...
À propos
Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.
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