Extrait du journal
la République française , M. Jules Favre « n’a pas abordé le vrai sujet, » et n’auralt pu l’aborder sans soulever des orages qui eussent étouffé sa voix. <$ De toutes les journées de lutte qui remplissent la carrière si éprouvée de M. Jules Favre, ajoute le journal de M. Gambetta, celle d’hier est peut-être la plus dure. » Par contre, elle a été bonne pour M. de Broglie qui, malgré quelques faiblesses, s’est exprimé en termes excellents faits pour cimenter l’union conservatrice. Le Constitutionnel le i appelle avec raison, « ce n’est donc pas le Gouverne ment qui est au pied du mur, comme disait la gauche avant la journée de l’interpellation, c’est la gauche elle-même. Et ce mur-là est d’acier poli, et elle le retrouvera, nous l’espérons bien, plus poli, plus élevé et plus perpendiculaire après les vacances qu’avant. » La nomination des présidents et secrétaires pour l’organisation des bureaux de la Chambre a fourni, mardi, à la majorité, l’occasion nou velle de s’affirmer : la gauche ne s’est trouvée en majorité que dans un seul bureau, le 7e, où elle a pu faire passer ses deux candidats. M. Albert Grévy, comme président, et M. Warnier (Marne), comme secrétaire; mais elle n’a qu’un seul représentant dans la commission d’initiative et dans celle des pétitions. Enfin l’adoption, mer credi, du projet de loi Ernoul, ayant pour but d’attribuer, pendant la prorogation, à la com mission de permanence le droit d’autoriser des poursuites pour offenses envers l’Assemblée, est une nouvelle preuve de force pour la majorité de la Chambre et le Gouvernement. Etant donné l’esprit des gauchers, elle devait provo quer des débats irritants, mais elle a été votée par 383 voix contre 254. L’opposition fait contre fortune bon cœur. La gauche républicaine s’est réunie, le 23, sous la présidence de M. Le Royer. Plusieurs de ses membres avaient pensé qu’il ne serait pas superflu d’adresser au pays un manifeste avant la prorogation de l’Assemblée. Tout bien consi déré, la majorité de la réunion n’a pas été de cet avis. Elle a trouvé que le groupe s’était suffisamment affirmé par son vote et avait pris une part assez importante aux derniers débats pour pouvoir se dispenser de frapper un grand coup... ; qu’il n’y avait d’ailleurs aucune crainte à concevoir au sujet de l’existence de la Répu blique, au contraire ; que celte forme de gou vernement était plus nécessaire et plus solide que jamais, malgré le chiffre toujours croissant de la majorité monarchique, et l’on s’est séparé sur cette pensée consolante. Ce qui nous réjouit, nous, et à un haut point, c’est que les journaux de l’Est nous apprennent que quelques localités ont été évacuées par les troupes allemandes. Le 5 ou le 6 août, dit-on, le territoire sera libre, sauf Verdun. Nous ne saurions donner aujourd’hui à nos lecteurs une plus intéressante nouvelle. e. g....
À propos
Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.
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