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Les Tablettes des Deux-Charentes, 27 novembre 1872

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Les Tablettes des Deux-Charentes
27 novembre 1872


Extrait du journal

ment à donner ces satisfactions. Il ne cédera pas sur ce point, croyons-nous. S’il faut s’en rapporter à certaines rumeurs, il aurait aussi avoué aux délégués de la gauche, qu’aux termes de la Constitution Rivet, l’As semblée ne saurait l’obliger à donner sa démission. Aux délégués du centre gauche, MM. Casimir Pôrier, Edouard Laboulaye et Ernest Picard, porteurs du projet de réfor mes constitutionnelles, qui réunit aujour d’hui cent adhérents, il aurait déclaré que, non seulement il rendait pleine justice à leurs intentions, mais qu’il approuvait la voie dans laquelle ils étaient entrés, tout en reconnaissant, sur la question d’opportunité, qu’il convenait d’attendre les résolutions de la commission de Kerdrel. Enfin, d’après le Rappel, M. Thiers, à sa réception de ven dredi , sc serait exprimé en ces termes : « ... Je connais bien mon devoir, je sens que je dois persévérer dans la voie que j’ai indiquée dans mon message. Le pays non seulement m’y engage, mais m’y pousse. Ce serait folie de vouloir résister à cette formi dable impulsion. » Les amis do M. Gambetta et les fonction naires du 4 Septembre savent exactement d’où part cette « formidable impulsion. » La Liberté signale, en effet, la fondation, à Versailles, d’une agence qui expédie à tous les Conseils généraux, municipaux et d’arrondissement de France, des modèles imprimés «l’Adresse au Président de la Ré publique, et les invite à y apposer leurs signatures. Quelques-unes sont déjà revenues, en bonne et due forme, à la Présidence. A toutes M. Barthélemy Saint-Hilaire répond : « M. le président de la République me charge de wus dire qu’il a été très sensible à ce témoignage de confiance et de vous en ex primer ses remerciements. » Et le» journaux garni>eflistes de s’écrier imperturbablement, à la grande stupéfaction «le beaucoup de si gnataires inconscients : « Ces manifestations, venant de Paris et de tous les points de la France, concourent aujourd’hui à constituer aux yeux de M. Thiers et du monde entier un éclatant témoignage de la réprobation publique à l’égard des folles violences d’un parti agonisant, qui, dans la fureur de son impuissance cherche à s’étourdir lui-même sur la façon dont quelques-uns de ses sec taires croient remplir le mandat qui leur a été décerné dans un moment de surprise. » Le « parti agonisant », c’est, bien entendu, la majorité de la Chambre ! Voilà où nous en sommes ! Ces agissements, nous sommes heureux de le constater, ont ému quelques membres de l’Assemblée nationale, et, samedi dernier, une demande d’interpellation à pro pos «le ces adresses illégales a été déposée par M. Prax-Paris et renvoyée après la discussion de la proposition de M. de Ker drel. On ne croit pas que la discussion du rap port de la commission de Kerdrel ait lieu avant jeudi. Le Soir ayant répété, après M. Thiers, que « la question politique est posée sur les termes mêmes du message, » le Français a cru devoir caractériser en ces excellents ter mes, qui seront le dernier mot de notre bulletin, la crise regrettable que nous tra versons : i La question n’est, en aucune façon, comme les officieux et les radicaux le prétendent, entre la République et la monarchie. La lutte est exclusivement entre le pouvoir personnel et le pouvoir parlemen taire. Le pays, qui aspire à un gouverne...

À propos

Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.

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