Extrait du journal
Les journées des 2 et 3 décembre dont certains nouvellistes voulaient faire le théâtre de manifestations hostiles, se sont passées à Paris sans aucun tumulte. Quelques per sonnes ont, il est vrai, essayé de faire mer credi une manifestation au cimetière Mont martre, en déposant des couronnes sur la tombe du représentant du peuple Baudin. Les avertissements des agents de l’autorité ayant été méconnus par plusieurs de ces personnes, il a été procédé à leur arresta tion. Des faits analogues se sont repro duits jeudi, sans présenter d’ailleurs plus d’importance. Des groupes s’étant formés dans le voisinage du cimetière, dont les portes avaient été closes dès onze heures du matin, la police a dû rétablir la circulation. Il n’y a eu de résistance que de la part d’un individu, qui a été conduit au poste voisin. Nous le répétons, la tranquillité de Paris a été et est complète. Les poursuites nées de l’affaire Baudin continuent à venir devant les tribunaux, et à recevoir, selon les localités , des solutions différentes. Le Progrès libéral, de Toulouse, poursuivi sous la prévention de manœuvres à l’intérieur, a été acquitté. L’émancipation de la même ville , poursuivie sous la même inculpation, a été condamnée à 200 fr. d’a mende. Le journal Le Peuple, de Marseille , a comparu , mardi, en police correctionnelle , à l’occasion de la même affaire. M. Gustave Naquet, rédacteur en chef, a été condamné à trois mois de prison , 500 francs d’amende et interdiction des droits civiques pendant ta durée de la peine ; M. Chappuis , gérant, a été condamné à 1,000 francs d’amende. Il y a , dit-on , appel devant la cour impériale d’Aix. Le Bulletin de Paris nous apprend, à la dernière heure, que, dans son audience du 2 décembre, la cour de Riom a infirmé le jugement rendu par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand , en faveur de l'indé pendant du Centre, et condamné M. Dufour, gérant de ce journal, à 500 fr. d’amende. A ce propos, on assure que les appels des journaux condamnés pour la souscription Baudin seront avancés , afin que le jugement en cassation puisse venir avant l’ouverture de la session législative. Le Gouvernement désire , en etl'et, que l’arrêt de la cour de cassation qui fixe la jurisprudence soit pro noncé à cette époque, pour empêcher les interpellations qui se produiraient sans doute au Corps législatif, et pour qu’on puisse leur opposer l’autorité de la chose jugée ep dernier ressort. Cependant, M. Jules Favre a fait, à Troyes, une déclaration sage et honnête : « Ou blions , a-t-il dit , nos haines et nos rancu nes... Poursuivons pacifiquement par le suf frage universel la réalisation du meilleur gouvernement possible. » Sur ce terrain, M. Jules Favre n’aura jamais que des appro bateurs. Seulement, il faut dire, avec la France, qu’
À propos
Fondées en 1843, Les Tablettes des Deux-Charentes furent une parution bihebdomadaire (puis trihebdomadaire) vendue dans les départements de la Charente et de la Charente-Maritime. Le journal disparaîtra un siècle plus tard, en 1944.
En savoir plus