Extrait du journal
Paris, le 28 mars 1881. A Monsieur Patouillci, yérani du journal \ /'Espérance, de Blaye Monsieur, J’ouvre VEspérance du 27 mars et je n’y trouve point la lettre que j’ai eu l'honneur de vous adresser et qui vous a été remise en I mains propres, dans la matinée du jeudi 24. J’ai lieu de m’étonner de ce retard et j’en recherche les causes. Vous connaissez parfaitement, comme gé- ; rant, les obligations de la presse, et nous 1 avons eu de trop longues relations intimes, pour que je puisse vous attribuer un tel man quement aux usages. Quel incident l’a donc motivé ! Ce serait à vous de me le dire, Monsieur, si je n'étais amené à le deviner par quelques lignes contenues dans votre numéro d’hier. J’y trouve, en effet, de nouveau, mon 110m sept lois répété ! On me gâte décidément dans vos bureaux, et je me demande vraiment ce 1 que j’ai pu faire pour ni attirer pareilles bon nes fortunes! Non seulement je suis nommé, mais je suis attaqué, indirectement il est vrai et par insinuation, mais l’attaque est réelle, et je ne dois pas m’y tromper. Je ne saurais vous dire, Monsieur, coin- ; bien je suis aise de cette attitude de votre nouvelle rédaction. 11 parait que c’est un monsieur neuf'qui m’attaque. Neuf est, en effet, le mot juste. Ce monsieur neuf, qui est, , cependant, connu, parait-il, « de la France entière », introduit des errements nouveaux i dans la presse. 11 retarde ma lettre de huit jours et il raconte qu’il fait des candidats dans mon canton... Ce sont là vraiment des nouveautés. ! Il y en a d’autres encore ! 11 y a, par exem ple, ce respect de la cause bonapartiste qui consiste à diviser le parti, et celle modestie j touchante, qui va jusqu’à s’offrir un peu par tout, comme une fleur récemment éclose dont le parterre impérialiste rajeuni ne sau- : rait se passer. Voila, Monsieur, d’aimables plaisanteries, dont S. A. I. le Prince Napoléon sourira, comme j’en souris moi-même, s’il est jamais appelé a s’en occuper. Votre monsieur neuf veut-il l’éprouver < Je lui en fournirai l’occa sion. Quant à la dernière élection du canton du Saint-Savin, elle est la suite logique du la journée du l**1' août dernier. Je ne sais qui ; s’est présenté, le 7 mars, â l’heure du déjeu ner, chez l’honorable Ivl. Ellie ; mais ce que j je sais, c’est que les hommes du canton de j Saint-Savin, candidats éventuels ou élue- ; leurs bonapartistes, n’ont pas besoin qu’on | se mêle de ce qu’ils ont â faire. Prêts à tout j événement, ils n’ont eu besoin de personne ; pour me nommer conseiller général, malgré j le silence de Y Espérance ; ils n’avaient be- | soin de personne, eus jours derniers, pour I élire l’honorable et très sympathique M. ! Ferdinand Ellic, conseiller a’arrondisse- i ment....
À propos
Fondé en 1836, L'Espérance était un hebdomadaire de divertissement et d'information régionale publié à Blaye. Sous la Troisième République, il accentua largement ses penchants catholiques et antisémites, critiquant férocement la séparation de l'Église et de l'État, et maugréant son dépit vis-à-vis de tous les socialismes.
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