Extrait du journal

nécessairement préoccupé de leurs senti ments et de leurs besoins, car si le député d’un arrondissement est légitimement sou cieux des intérêts de ses mandataires, l’élu du peuple l'est, naturellement, de ceux de la nation entière; et il faut véritablement tor turer la langue française pour prétendre qu’un citoyen français cesse d’être libre le jour où il nomme sou chef, tout en conti nuant à nommer ses députés, avec cette hum ble recommandation de ne pas renverser ce chef qu’il vient de choisir. « Mais, tout au moins, s’écrie-t-on on dé sespoir de cause, ce n’est pas le Parlement qui nous aurait amené l'invasion de 1871 ! » C’est encore une illusion qu’il faut perdre. En 1870, le régime parlementaire était dans son entier épanouissement : avant cette date, il avait déjà eu assez d’esprit pour nier la guerre qui s’approchait, et de prévoyance pour refuser les moyens d’y faire face ; quand il fut le maître incontesté, il fit la Républi que au lieu de faire la guerre et amena l’in vasion : l’Empereur vivait encore à cette épo que mais depuis plus d’un an l’empire n’exis tait plus. Lu Soleil, quoi qu’il en dise, est absolu ment révisionniste, car le parlementarisme dont il est friand n’est certainement pas ce lui qui fleurit aujourd’hui : que, dans les élections, il vienne donc grossir notre pha lange, et au congrès il plaidera la cause d’un régime parlementaire libéral, sage bienfai sant et ordonné, tel qu’il ne nous a pas été donné d’en voir jamais de semblable. Le Soleil a tant d’esprit que peut-être il nous convaincra; qu’à notre tour il nous per mette do compter sur son patriotisme, si nous lui donnons de bonnes raisons....