Extrait du journal

On avait pu craindre un moment de voir éclater un conflit entre la Russie et l’Angleterre, à propos do la concession de l'emprunt du chemin de fer de NiouTchung. L’Angleterre déclarait qu’elle ne pouvait annuler un emprunt qui avait été conclu sous sa garantie ; la Russie, si elle admettait que la Chine construisît un chemin de fer vers la Mandchourie, se refusait à accepter que la direction de ce raillai fût aux mains de capitalistes étrangers, et le Tsong-liYamen, tiraillé entre les deux puissances rivales, no savait à qui entendre. Finalement, on a appris que l’Angleterre et la Russie avaient pris des arrangements entre elles et s étaient entendues en passant par dessus la tète de la Chine. On ne dit pas, d’ailleurs, quels sont ces arrangements, et il se rencontre môme des gens, d'ordinaire bien informés, qui affirment qu'on a tout simplement ajourné la solution de la difficulté, qu'on s est résigné provisoirement au statua duo. Ce qu’il y a de certain, c'est que les doux grandes puissances sont effrayées de la rapidité avec laquelle, depuis l’incident (le Kia-Tcliéou, s’opère le démembrement de la Chine ; elles craignent que ce vaste édifice, si profondement lézardé, ne s'écroule de tout son long, et elles entendent reculer le plus possible l’échéance fatale, pour avoir le temps de se préparer à toutes les éventualités....