Extrait du journal
,‘iU aies honneurs souverains. Ce n’né;; nt pas les funérailles, c’était une nithéose ! La gloire était acquise, l’im mortalité rayonnait, la postérité est . amenée Quel règne que cette vie p Hugo1 Quelle mort que cette résurrection ! H est là, dans ce cerfcil plus vivant, puis parlant, plus chantant qu’il n’a été jamais. De nj. côtés, de toutes les maisons, V toua les ateliers, des basses et J. toutes couches sociales, de l’crisïrraùe littéraire à la plèbe la plus totale, tous sont sortis de leur (levure artisans de la pensée et du travail manuel, pour saluer une dernière fois Victor Hugo. Paris n'était plus dans Paris ' il était à l’arc de l’Etoile, aux Champs-Elysées, sur la place de la Confie partout présent et répandu sur le narcoursdece prodigieuxeortège qui con fend le passé et défie le lendemain. Sans pull fût besoin d’une loi, sans qu'un mot d ordre eût été donné, par une sorte intuition contagieuse, Paris a fait trêve il a suspendu son travail d’IIercule civilisateur; il a emmené, il a rassemblé êtes, enfants, vieillards sur le parcours de ce corbillard du pauvre, si nu, avec ses deux simples couronnes de roses blanches, — celles de Georges et de Jeanne au grand-père sublime et bon. Et tout le long de cette route triomphale, éclairée par un doux et magnifique soleil de mai, le recueillement était égal autant que profond. En haut des toits, sur les arbres, aux fenêtres, sur le pavé, ce flot humain murmurait son respect et son admiration pour l'homme qui passait, mené par la France à cette nécrop ,1e enfin rendue à la nation ! Il y avait dans l’air plus et mieux qu'un hommage funèbre On demeurait accablé devant ce spectacle lu néant de l'existence humaine. Il y avait dans les yeux des terreurs et des larmes. On voyait plus foin que la mort : Et au delà qu'y a-t il? On pleurait l’homme doux et miséricordieux. Mais l.t pensée dominante affirmait cette puissance vivace du génie succédant aux siècle s, dans une jeunesse, une abondance, une magnificence éternelles. Cette certitude d’un avenir sans fin promo s à l’œuvre du mort communiquait je ne sais quel orgueil viril, quelle ivresse sereine au peuple qui emplissait la rue La gloire de Hogo, il la faisait sienne Il la revoyait, il la revendiquait avec une fierté superbe. Hugo, n’était ce pas le Verbe de la France moderne à travers le monde et par delà les temps? Oui, sans doute, le Victor Hugo qui a lutté pour la rédemption du droit et de la liberté était cher au peuple républicain, qui le lui a dit hier avec l’effusion de son cœur de lion. Mais il y avait le penseur universel, le poète fort entre (es forts, l’artiste inouï et incomparable, incarnation et honneur du genre humain. C’est celui-là que, sans acception de secte, de religion, de parti, Paris, la France et le monde ont porté au Panthéon !...
À propos
Conçu comme un équivalent républicain du Figaro, L’Événement, troisième du nom, est créé par Auguste Dumont et Edmond Magnier en avril 1872. Classé au centre-gauche sous Thiers, il passe au radicalisme à partir de 1875. Vendu 15 centimes, le succès de ce titre radical fut médiocre, surtout au siècle suivant mais il perdura malgré tout jusqu’en 1966. Du reste, L’Evénement cherchait surtout à défendre les causes politiques et financières de son propriétaire, notamment le Crédit Foncier sous Henri Privat.
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