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L’Événement, 6 novembre 1885

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L’Événement
6 novembre 1885


Extrait du journal

On n’avance pas. Si j’osais, je dirais qu’on recule. De toutes les discussions ouvertes depuis le premier scrutin d’octobre aucune clarté n’a jailli. On a commencé par reconnaître qu’il va falloir marcher d’accord. On le répète encore à plume que veux-tu. Et c’est tout. L’idée d’une réunion plénière — un néologisme politique inventé par Uamhetta — a été trop légèrement acceptée. On l’a admise d’enthousiasme. EiJe est en train de laide long feu. Au lieu du banquet rêvé, on a le souper des petites tables. Cela rappelle vaguement la série des « invités de Compiègne ». Ordre, sur toute la ligne, de ne lien divulguer de ce qui se dit dans ces conciliabules nocturnes. La presse elle-même est mise en interdit Le Temps, qui, lui aussi, est allé écouter aux portes, est démenti comme un simple canard. Y a-t il eu un dîner? fuels convives? Combien de députés à la soirée? De quoi ont-ils parlé? S’eston mis d’accord? On se perd en conjectures. On se noie dans les racontars. Les jours se succèdent et le public ne voit rien venir. Je l’avais dit à notre ami et confrère Lockroy. Mais M. le Dernier Elu avait en fourché son dada et, de la meilleure foi du monde, il croyait rallier tout le monde à son rameau d'olivier. Rien ne sert de courir, il faut partir à temps. M. Lockroy est parti trop tôt. On devait laisser aux revenants comme aux nouveaux venus le loisir de se reconnaître, de se dévisager au moins. Les prendre au débotté et les enfermer dans un huis-clos, de vive force, pour leur imposer d'ores et déjà la « concentration », un programme, un ministère et le reste, e était une illusion naine ou ambitieuse, 'n ken aperçoit un peu tard. Le mal — K mal il y a — est irréparable. Qu'on bisse donc faire le temps, les esprits et u/orc® ra^rne Qui est dans les choses, nus d'un observateur curieux, réfléchi a étudié depuis quelques jours le groupe eiaentparlememaire au Palais-Bourbon. [ est un spectacle d’une belle confusion. Quelles août les tendances ? Où est le courant ? Peut-on dégager de ce mêlemme un plan, une résolution? Il est mile de proclamer oclamer un Cabinet dans la coulisse, de fabriquer des ministres, ,e Préparer un programme où les négations remplaceront les affirmations et ue crier à l’entrée du théâtre : Paix aux hommes de bonne volonté ! Oui, mais l’heure du spectacle est proche, le tiuéa.u se lève, la scène s’agite, on de! mue la pièce, on veut une pièce, et * n h a pas de pièce on siffle l’impureSiU'i° Ea République ne ressemble pas jw spin accroupi qui fixe, immobile, m désert éternel. Une politique passive ^rait la fin de la République. Est-ce ■jIJe M. Brisson voudrait substituer à un Rament d’action la romance de...
L'Événement (1872-1966)

À propos

Conçu comme un équivalent républicain du Figaro, L’Événement, troisième du nom, est créé par Auguste Dumont et Edmond Magnier en avril 1872. Classé au centre-gauche sous Thiers, il passe au radicalisme à partir de 1875. Vendu 15 centimes, le succès de ce titre radical fut médiocre, surtout au siècle suivant mais il perdura malgré tout jusqu’en 1966. Du reste, L’Evénement cherchait surtout à défendre les causes politiques et financières de son propriétaire, notamment le Crédit Foncier sous Henri Privat.

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