Extrait du journal

Louis Blanc n’était ni un rêveur ni un préteur. Sans doute, il avait, dans la sphère des questions sociales, posé des prémisses audacieuses et tenté des expériences dont i avortement l’avait longtemps fait reléguer parmi les utopistes. Mais,si discutées qu aient été les formules qu’il avait conçues, la source de ses doctrines était l’amour le plus profond du peuple. Quelle puissance magique avait sur lui ce mot : le peuple ! 11 n’a vécu que pour le peuple. 11 n’a pensé, il n’a écrit, il n’a parlé, il n'a combattu que pour la démocratie. C’était pour elle qu'il avait accepté une part du pouvoir dans la République de 1818. La déception fut amère, le réveil cruel. Mais à travers tout, en face du crime triomphant malgré l’exil, ce petit homme à la volonté de fer ne changea pas. Il avait, dans des heures d’orage, montré un courage ci vil dont le souvenir arracha un cri d admiration à son vieil ami Madier-Montjau. Il s affirma davantage encore supérieur à la fortune par la suite et 1 irréductible fixité de ses doctrines....