Extrait du journal

Pendant toute cette armée, M. Guizot a vécu austèrement de la vie des exilés. Les journaux anglais nous ont de temps en temps envoyé de ses nouvelles. La solitude, le voyage et l’étude se sont partagé son temps. Ce grave penseur, cet homme d’état éliminent, mûri par les émotions de l’existence politique la plus noble et la plus orageuse, arrivé en un mot à cet âge et à ce rang où la vie semble n’avoir plus de conseils à donner, se voyait tout à coup placé par la Providence en face de la plus sévère et de la plus haute leçon. Comme tous les esprits convaincus, M. Guizot a écouté jusqu’au bout cet enseignement de la destinée 11 a prêté l’oreille à toutes les paroles, à tous les cris, à toutes les exclamations de reproche, de haine, d’orgueil, de douleur et d’espérance qui lui venaient de la France dans les profondeurs calmes de sa retraite. Maintenant qu’il a entendu, il répond. Ouvrons son livre avec impartialité et respect. L’exil a la parole....