Extrait du journal

Les porte-parole dns trois partis auxquels nous devons le projet de constitution N 2 se rendent compte que la position prise par le général de Gaulle est de nature à compromettre l’adoption de leur texte par le suffrage universel; aussi, tout en couvrant de fleurs le Premier Résistant de France, ils s'efforcent d réduire la portée de ses interventions. C'est.. ainsi que le Ministre de l'Intérieur, essayant d*maniche, à Epinal, une impossible réfutation du discours du général de Gaulle, n'a pas hésité a dire: « Le nom de de Gaulle est tellement prestigieux que personne et peut-être pas même celui qui le porte n’a le droit de le mêler aux luttes du forum. » On ne manquera pas d’apprécier ce « peut-être » qui vient atténuer ce que la formule présenté de tranchant et de définitif dans son absurdité. Mais « peut-être » sera-til permis d'observer que, pour être renouvelés des préceptes latins, les aphorismes du ministre de l’Intérieur sont, au cas particulier, sans aucune valeur. SI l’on affirmait, à Rome, que le préteur ne doit pas se préoccuper des menus détails, on ne saurait prétendre que, dans la circonstance, 11 s'agit, comme l’insinue M. Depreux, de simples luttes ùu forum auxquelles sa dignité et son prestige interdisent au général de Gaulle de prendre part. Le débat est plus haut, car il s’agit non pas de futiles affaires ni de controverses politiques d'importance secondaire, n* même de compétitions entre tn,..vidus ou entre partis, mais de l’avenir du pays et de l’orientation de ses destinées. Or. qui contesterait au général de Gaulle, à celui qui a libéré la France, d’émettre son avis motivé sur des questions essentielles, d: la solution desquelles dépend le sort de la France ?...