Extrait du journal

c'est sous le signe d’un malaise généralisé g ne se sont déroulées les fêtes du 14 Juillet. S'il y avait quelque entrain — car la jeunesse n en manque jamais — l enthousiasme faisait défaut. J'ai été faire mon petit tour aux heures où le peuple danse. Les communistes, qui pensent à tout, avaient organisé devant la permanence du quartier où je vis, un bal révolutionnaire et tricolore. Juchés sur une estrade, les musé- ; riens du parti accomplissaient leur mission avec zèle. Le clarinettiste ] était de bleu vêtu le violoniste de blanc, l'accordéoniste de rouge, ht l'effet, à la clarté des lampes, était en somme assez heureux et bien dans la note du jour. En plus, il y avait la grosse caisse, dont ta ressemblance avec Charles Tilioti me frappa. Mais ce n'était pas lui. Je ne jurerais pas que les danseurs étaient tous du parti : mais ni le M.R.P., dont le siège social se trouve faire face à la permanence du parti communiste, ni les S.F.LO., — qui sont gens tristes — n avaient invité leurs adhérents à semblables festivités. Le tripartisme se trouva pour quelques heures d'accord pour oublier momentanément ses peines et ses rivalités, aux sons harmonieux ou discordants parfois de cet orchestre aux couleurs du drapeau....