Extrait du journal

Mais où l opinion risque (D s’égarer, c’est dans la recherche des cause? du conflit : car les raisons que la diplomatie européenne serait tentée de prendre le plus au sérieux, telles que lu statut des Italiens en Tunisie, ms prétentions de T Italie aux mandats coloniaux, l’appui de la France à la Yougoslavie, etc., ne sont pas de nature à passionner réellament le fascisme. On a d'ailleurs beaucoup exagéré l’utilité pour l’Italie de colonies nouvelles, ou pourrait S’épancher le trop-plein de sa population : l’émigration ouvrière se dirige Vers les contrées, dont le développement économique lui offre des chances de travail, et Htalie ne dispose pas de capitaux suffisants, pour en consacrer une partie à la mise en valeur des territoire? quelle elle ambitionne. Je ne conteste pas cependant que ces questions puisEent intéresser les nationalistes, dont la mentalité, pour être impérialiste et foncièrement antifrançaise, n’en est pas soin- plus normale que celle du fascisme pur. Mais les nationalistes, et surtout les éléments plus équilibrés qui suivent l’ancien ministre de l’Intérieur, AI. Ft-derzcni, sont opposés actuellement à toute guerre, tant a la Yougoslavie qu'u la France, car ils sont persuadés que la débâcle serait au bout et provoquerait la chute du régime. Ceux qui demandent la guerre à grands cris et qui tiennent prisonnier le « Duce », tout en faisant semblant de l’adorer connue tj rie idole, ce sont les extrémistes, dont le chef est pour l'instant M. Bal ho, et aussi quelques nationalistes soi-disant révolutionnaires du genre de M. Rocco, le garde des Sceaux. Ceux-là ont une mentalité qui s<* rapproche de celle des bolchevistes: non pas même des Soviets, durcit la politique antianglaise est bien russe, puisqu’elle se rattache d'une maniéré frappante a la tradition tsariste, mais de* partis communistes occidentaux, qui apportent dans la tractation des affaires étrangères les passions dogmatiques, dont ils sont animés dans les luttes sociales à 1 intérieur. Pour le fascisme, la France est l’ennemie, non skis parce qu’elle est sensée entraver 1 essor italien dans le monde, mais parce qu’elle incarne les principes de 89, et que M. Mussolini voudrait effacer de l’histoire les enseignements de la Révolution française qui, cependant, ont été pour quelque chose dans la reconnaissance nationale de l'Italie. Cet ancien socialiste, qui fut toujours profondément antidémocrate, n’a pas su dépouiller le vieil homme en devenant dictateur, et c’est par haine sectaire, mal déguisée sous des prétextes nationaux,...