Extrait du journal

Certes, il ne lait aucun doute que les « échoppasses », manifestement idiots ou suprêmement agaçants, que la censure croit parfois de son devoir d'imposer a la presse, n’apparaissent pas toujours justifiés et, moins encore, indispensables. 11 est évident que lorsqu’elle autorise certains journaux a traiter des sujets quelle elle interdit rigoureusement à d’autres, elle suscite des mécontentements légitimes.Et comment n’entretiendrait, elle pas la mauvaise humeur générale lorsque, visiblement, elle applique ses consignes avec un automatisme aveugle, comme si tout effort de compréhension lui était défendu, comme si toute latitude d'appréciation lui était refusée ? Mais qui donc a jamais pu /s'imaginer qu’il suffirait de dénoncer ces fantaisies, ces erreurs, voire ces abus, à la tribune de la Chambre, pour les faire cesser ? certainement personne. Alors pourquoi ces débats inutiles et spectaculaires ? Pour « taquiner » le gouvernement ? L’heure n’est pas propice et l'opinion peu favorable a ce genre d'opération. Pour permettre à M. Gaston-gérard, député de Chàtilluïfeur-Seine, de donner puobliquement libre cours à son inimitié pour M. Giraudoux, dont il n’apprécie pas le talent d’écrivain et supporte mal la notoriété littéraire et la compétence en matière de politique extérieure ? 11 n'en faut guère plus pour que I on parie de « manoeuvre » et pour discréditer le débit. Etait-ce, peut-être pour fournir à M. Léon Blumet et sa majorité d’an tan, l’occasion de condamner, rétrospectivement, leurr. propre politique à l’égard de ia presse et de la propagande ? Ce résultat est, en fait, le seul qui ait été atteint. Nul n’y a trouvé plaisir ou avantage....