Extrait du journal

de mes élèves comportait, à côté des travaux de philologie, une large part de direction d’esprit ou même de direction de conscience. Je n’étais pas le seul à commettre cette lourde faute, excusée en partie par la tranquillité du temps. Des professeurs illustres la commettaient d’une façon encore plus intransigeante et orgueilleuse. Mais la jeunesse, plus sensible et plus intuitive, et qui d’ailleurs ne vivait plus de métaphysique ni de poésie, ni de sentiment, devinait qu’il lui faudrait bientôt résoudre de graves problèmes et accepter de redoutables sacrifices. Elle se séparait peu à peu de ces maîtres « objectifs » qui ne l’éclairaient ni sur la vie, ni sur les devoit “s éventuels de la vie. Les futurs soldats de l’an 1914 se sont préparés eux-mêmes, puisque ni leurs maîtres, ni les maîtres de la France ne croyaient, quoi qu’on en ait dit à un risque sérieux de guerre. La jeunesse de guerre n’a pas eu me-...