Extrait du journal

Le Commerce fait les réflexions suivantes sur cet article duJoui val des Débats : « Nous déclarerons franchement que nous no connaissons pas de position plus douloureuse et plus fausse que celle que le pouvoir prétend faire à I industrie et au commerce. L’industrie ne vit pas au jour le jour ; elle a besoin avant tout de confiance, de sécurité, d’avenir. Pour grandir et se développer, elle doit combiner ses opérations plusieurs années d avance ; elle doit compter sur les lois qui lui lixenlsesconditions. Elle est incertaine, gênée, enchaînée, si elle peut prévoir dans les éléments qu’elle exploite de profonds changements, de graves transformations. Les effets de la concurrence intérieure, les découvertes, les progrès des sciences sont déjà des causes de mobilité contre lesquelles elle a à lutter, mais des causes naturelles inséparables de l’organisation sociale. Mais si ou y ajoute la perspective d’un bouleversement complet dans les lois in lusliielles, d’une suppression des tarifs, d une concur rence extérieure, d’une sorte d’envahissement des produits étrangers, alors elle hésite, elle a peur : l’inquiétude riait autour d’elle, son crédit se trouve forcément ébranlé ; elle n’a plus eu elle et n’inspire plus de confiance; on dépose pour ainsi dire dans son sein le germe de la maladie, et ce germe, on peut vn être sûr, se développera. Le danger est signalé; tout le monde le seul et l'aper çoit aujourd'hui ; l’industrie doit obtenir des garanties sé rieuses contre une nouvelle crise. C’est pourquoi, si elle veut écouler notre voix, nous lui conseillerons de ne pas se laisser endormir dans un premier succès. Le cabinet a eu la candeur de lui dire son dernier mot ; qu elle en profile. Elle sait qu'on temporise pour l’observer et l’attaquer de nouveau. Elle a besoin de repos, non de lutte; de secuiité et non d'incertitude. Le gouvernement une fois vient de comprendre son de voir; qu’elle insiste pour le lui faire accomplir jusqu'au bout. Bien loin donc de s’arrêler dans les manifestations commencées, nous croyons que l'industrie française doit persévérer jusqu'à ce qu’elle ait obtenu des pouvoirs pu blics, non des espérances ou des ajournements, mais des...