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L’Hermine, 14 septembre 1850

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L’Hermine
14 septembre 1850


Extrait du journal

vers; leur royalisme n’éclate par aucune exagération, nous nous plaisons à le reconnaître; mais qu’ils veulent bien, en revanche, ne pas suspecter le nôtre, qui ne s’est jamais déguisé depuis sa pre mière profession de foi, et qui n’a pas plus cédé à la corruption de vingt ans qu’à la peur des républicains : qu’ils ne nous accusent plus de compromettre notre principe, car ce n’est pas en le proclamant avec loyauté qu’on peut le compromettre. » Non, encore une fois, si nous voulons qu’on interroge la na tion, ce n’est pas que nous lui reconnaissions, à Dieu ne plaise, le droit de manquer à ses devoirs, mais c’est que ce qu’il y a de pire au monde, c’est d’être dans le faux. » C'est qu'il n'est pas de position plus favorable à l’intrigue, aux tours de main, aux escamotages qui conduisent aux usurpations; c’est que, contrairement à M. Poujoulat, nous ne savons qu’une porte par où il convient à la royauté d’entrer, la porte du salut, c’est-à-dire celle où l’on passe le front haut el la conscience pure ; la royauté, c’est la fortune de la France; il n’est pas de sa dignité, ni de celle de notre Henri, d’entrer par une porte dérobée; celle-là, nous la laissons aux prétendants et aux voleurs de couronnes; et qu’on nous montre une entrée plus glorieuses plus belle, plus na tionale que celle qui se ferait après le vole d’un peuple qui aurait dit : Notre volonté est d’accord avec nos lois fondamen tales et sacrées ; nous demandons la monarchie. M’est avis que Henri IV n’aurait pas dédaigné celte solution, et qu’elle irait bien au prince qui, héritant de ses droits et de son nom, joint à d'autres vertus son amour pour la France, ses qualités les plus b r il'a nies. » Oui, Monseigneur, inébranlables sur lesprincipcs, comme vous voulez qu’on le soit ; disposés, selon vos désirs, et d’après le mou vement de nos cœurs, à l'union, à la conciliation, nous sommes, nous, royalistes de toutes les nuances, en complète harmonie sur cette vérité, que vos droits ne sauraient être subordonnés au scrutin populaire; el si nous appelons de tous nos vœux, nous hommes natio naux, l’expression de ce scrutin, c’est que, dans l’intérêt des liber tés chères à nos cœurs comme au vôtre, nous ne nous contentons pas de la théorie de la royauté, qu’il nous la faut en pratique, et que nu ne saurait nous montrer un antre chemin qui y conduise. En agissant, Monseigneur, pour la réalisation de ce vœu, notre cons cience nous dit que nous ne pouvons que mériter votre assentiment et servir votre cause, qui est celle de la France entière. » Mais, répètent incessamment les antagonistes de celte grande mesure, si le pays allait voter pour la République !!! o Eh bien ! si ie pays était assez aveugle, assez fou pour préférer le pouvoir électif avec ses agitations, ses tourmentes révolutionnaires, ses compétitions qui ne peuvent que corrompre les niasses, tarir les sources de la prospérité publique, ruiner le Trésor, paralyser l’in; duslrie, le crédit, le commerce, toutes les transactions, et enfanter les horreurs de la guerre civile, pour nous faire aboutir aux excès du communisme. » Si le pays était assez aveugle et assez fou pour préférer tous ces maux à la stabilité du pouvoir héréditaire, qui protège tous les intérêts légitimes, et aux bienfaits d’un règne qui concilierait le » maintien de tous les droits avec toutes ies conditions de l’ordre, qui donc pourrait empêcher sa ruine? quel pouvoir humain s’opposerait | à ce suicide? Qu’aurait fait l’appel au peuple? Rien que constater 1 une situation déplorable sur laquelle il n’aurait eu aucune influence, t Dans cette hypothèse, à la réalité de laquelle nous ne voulons pas croire, une nouvelle série de malheurs ferait expier au pays sa faute immense, el chaque jour les organes courageux du droit national ne cesseraient de lui répéter qu’il est lui-même l’auteur de ses maux, et qu’il ne peut y mettre un terme que par son retour au pouvoir héréditaire. » Celle grande et salutaire vérité, les masses la comprendront sans en acheter l’intelligence pai de nouveauxmalh eurs : il nous est permis de le croire, après ce qui s’est passé à Wiesbadcn ; les ins pirations venues de si haut ne sauraient être stériles. y Espérons-le, la droite parlementaire prendra, avec ensemble, l'attitude qui sied aux antécédents des hommes qui la composent et au grand parti qu’ils ont l’huuiieur de représenter. La tribune retentira de nouveau, sur nos questions vitales, de celte magnifique parole qui, dans les débuts de Fusurpalion, faisait si bien vibier les cœurs français, el dont nous avons depuis déploré si souvent le silence comme une calamité publique ; les grandes vérités politiques^ enseignées désormais avec un heureux accord par les légitimistes de l’assemblée, comme par ceux delà presse, réveilleront la foi monar...

À propos

Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.

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