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L’Hermine, 15 janvier 1839

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L’Hermine
15 janvier 1839


Extrait du journal

Fin de la séance du 11 janvier i83g. M. Fulchiron. Je monte à la tribune avec un profond chagrin de la situation présente. La question est fort im portante, car la paix ou la guerre peuvent dépendre de la manière dont nous agirons dans la question belge. Je conçois très-bien que si lhonneur national était enjeu, il n'y aurait pas fi hésiter. (Ici la voix de l’orateur baisse; il devient impossible de l’entendre.) Une voix de la gauche. Vous parlez de la Belgique , monsieur? (Rires.) M. Fulgiron. Est-ce une injure que vous voulez me faire, ou un trait d’esprit (rires); je n’ai pas l’habitude des divagations. (Rires sur tous les bancs.) Je ne demande pas la parole sur une question pour en traiter une autre. Chacun aime son pays et cherche à le défendre ; mais l’honneur de la Belgique est-il engagé dans celte question? Non, messieurs. Les circonstances actuelles, si elles se dénouent comme le demande l’upposilion, peuvent amener les plus grandes pertubalious, et certes sans profit pour la Belgique. Des avantages ont ôté stipulés dans Vintérôt do ce pays pour compenser les-sacrifices qu’il doit s’imposer. La Hollande prend une portion de sa dette. Eh bien ! si le dénouement de la crise n’est pas pacifique, la Belgique perdra cet avantage sans retour. L’orateur examine ensuite la question du point de vue de la défense du territoire belge, et trouve que la situation de la Belgique offre autant de garantie et de sécurité, sans les provinces qu’elle devra céder, qu’avec le maintien de l’adjonction de ces provinces. Il termine en votant en faveur de l’amendement. M. Mauguin. Depuis près d’un quart de siècle.... De toutes parts. Mais ou n’entend pas. M. Mauguin. C’est tout simple ; on n’entend jamais les orateurs qui sont à la tribune (adhésion), et ce fait tient à la disposition même de la salle. Toutes les fois que dans une salle destinée il l’art oratoire (on vit) , vous aurez des marbres (Hilarité. Les regards se portent sur le banc des ministres ; l’hilarité gagne les tribunes), on n’enlcndra pas. Depuis près d’un quart de siècle, l'Europe jouit dune paix qui n’a été troublée que par de rares accidents. Il faut le dire sur-le-champ, à l’honneur de nos institutions constitu tionnelles, l’Europe doit ce bienfait à l’intervention des classes laborieuses dans les affaires publiques. Cependant nul de vous n’a la pensée que la paix puisse être pérpétiielle ; et si vous étudiez l’horizon politique.... Au centre. Nous y voilà ! M Mauguin. Vous apercevez çà et là quelques symptômes qui annoncent la proximité d’une ère de troubles et de perturbation. Des traités signés à Paris au milieu de nos désastres, il est sorti d *s rivalités haineuses, ardentes, qui cherchent déjà leur champ de bataille ; elles se sont manifestées par des querelles de chancellerie; elles commencent à se mani fester dans les actes. Voyez, l’Angleterre accuse la Russie d’ambition en Orient. La Russie accuse l’Angleterre de la résistance des peuples du Caucase. Nous accusons la Russie d’avoir anéanti la nationalité polonaise. Tons ceux (jui ont un peu étudié la politique, savent que dans les affaires du monde, l Europe doit recevoir le contre-coup des actes qui se passent aux distance les plus éloignées. (Très-bien!) Deux puissances rivales ont déjà commencé entre elles les hostilités. Dans l'Inde , l’Angleterre lutte contre la Perse , l’alliée de la Russie ; la question d’Orient avance tous les jours vers sa solution , et quand ce grand conlllit éclatera, il ne s’agira pas seulement d’une question de ter ritoire....

À propos

Fondé en 1837 à Nantes, L’Hermine était un quotidien monarchiste légitimiste dirigé par Jacques Crétineau-Joly. Il disparaît en 1850.

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