Extrait du journal

L'Ami de la Charte, comme cela est pour lui d'usage , seulement à l’égard des processions, prend fait et cause pour l'infraction manifeste d ; la liberté des cultes et pour la charte violée. Demain , toute l a population, en suivant respectueusement la sainte solennité , donnera au journal prétendu patriote un meilleur démenti que celui qui tom berait de notre plume ; mais comme 1 * Ami de la Charte se dit appelé à faire progresser le peuple vers des idées géné reuses , il est lion de citer avec quel atticisme cette feuille choisit ses mots. Nous rougissons eu les rapportant, nos lec teurs rougiront pour la France eu les lisant , et surtout en apprenant que le drapeau sous lequel elle; a glorieusement combattu et grandi pendant huit siècles, est iijnohle, et doit sans duuteôlreà jamais proscrit comme naguère au bon teins, à celle époque où la révolution dressait ses échafauds et trouvait encore plus de victimes que de pourvoyeurs. Voici la phrase de Y Ami de la Charte : « Nous aurons donc dimanche une violation de la liberté des cultes, et peut-être aurons nous en même-temps le plaisir de voir l'ignoble fleur de lys dans les sacrés attributs que la procession traînera avec elle ! » Nous connaissons de longue main l’absurdité de la police en général. Celle de Vannes, en particulier, se révèle à nous avec des caractères si saillants, qu’il n’esl pas possible de lui refuser au moins un cerlilical d’honneur. Au commencement du carême, une dame de Nantes se rendait à Auray pour accomplir un v«*u à Ste-Anne. C’était h peu près à cette même époque que les gagés du pouvoir se tourmentaient de mille manières, pour faire croire à une insurrection dans la Vendée. Celte dame arrive à Vannes; ses paroles les plus indifférentes sont espionnées, tortu rées. Hile ne se trouve pas bien à Y Hôtel du Commerce, elle désire loger à la Croix Verte. Vite, il y a là dessous toute une conspiration; elle rend visite à quelques per sonnes , c’est un indice, et forte de celle mirifique trou vaille, la police bâtit là dessus tout un complot, dont le retentissement s'est fait sentir jusque dans les bureaux des feuilles salariées, et dans le Morbihan qui s’entretient en core de la guerre civile à laquelle la police assure qu’il vient d’échapper. Des lettres dignes de loi nous confirment tous ces dé tails , que nous venons de communiquer à la dame en question , qui est à Nantes, toute surprise encore du pré tendu complot, qu’on a su si bien arranger en son nom....