Extrait du journal

Boileau avait-il donc pressenti celle vérité, quand il disait . Tous les hommes sont lotis, cl qui ne veut en voir, Doit s’enfuir au désert et briser son miroir. Ei ne serait-ce pas là l’explication de toutes ces folies qui courent ie monde, de toutes les erreurs de celte vaine philos-o lue qui prétend bâtir une société nouvelle, et qui bâtit en l’air ? Législateurs, philosophes, vos organes n’anrab-m-ils élaboré que pendant la nuit? Oh! alors, prenez garde ; la vcril -, tille du jour et de la lumière, ne tardera pas à renverser cet euifice de l’erreur et du mensonge; carie désordre et l’eireur n ont qu’un temps, la vérité, est éternelle. Mais si cette continuité d’action de la part des organes de la vie de relation est un contre sens physiologique ou une aber ration cérébrale, que dirons-nous de la prétention de nos mo dernes philosophes à vouloir exceller daus toutes les sciences à la fuis? L’universalité des connaissances, dit encore Bicbat, est une chimère. Aussi ne doit-on jamais appliquer l’homme à plusieurs études en même temps, si ou veut qu’il réussisse dans chacune ; c ir notre supériorité dans tel art ou dans telle science, se me sure presque toujours par notre infériorité dans les autres. Que sommes-nous, d’ailleurs, ajoutait ce grand physiologiste, pour oser poursuivre sur plusieurs points à la fois la perfection, qui, le plus souvent, nous échappe sur un seul ? Il n’en est rien pourtant à voir les hommes d’aujourd’hui chercher à briller en même temps dans les arts, dans les sciences, dans la littérature, dans la politique, par la profondeur île mur jugement et l’étendue de leur mémoire. Ce codant n’exagérons point, et avouons que, malgré le mouvement du siècle, comme on dit, malgré les progrès des lumières, on compte encore les hommes qui font exception à cette loi de la faiblesse humaine....