Extrait du journal

Notre quatrième emprunt de guerre bénéficie d'une publicité nouvelle qui, soit dit sans mépris pour le talent des artistes auxquels on a demandé les affiches traditionnelles,, éclipse un peu leur art : c'est le décor de la place de la Concorde, avec ses innombrables trophées de guerre, canons et avions entremis, avec son tank colossal ; c'est le Bous-marin amarré en Seine, quelques pas plus loin. Cette exposition fait la joie des Parisiens, à qui l'on devait bien cette compensation aux émotions des bombardements. Elle plaît au philosophe, qui constate sans déplaisir l'injure laide aux instruments de mort par les inimitables gamins de la capitale, chevauchant en grappes animées les cous allongés des monstres réduits au silence. Elle annonce les temps nouveaux qui ne gaspilleront plus le précieux métal pour les œuvres néfastes de la guerre......