Extrait du journal

En 1932, la crise économique avait pris un caractère d'effroyable gravité. L'administration républicaine s'était montrée scandaleusement incapable de la combattre. M. Roosevelt, avec décision et vigueur, sans parti pris de doctrine, au risque de se tromper, se trompant souvent, le reconnaissant, et revenant sur ses pas pour repartir dans une autre direction, avait agi, redressé la situation, renversé la conjoncture, comme disent 'les économistes distingués, tiré du désespoir un grand pays qui semblait accablé par le destin. Même ses adversaires doivent reconnaître que son énergie, son courage, la promptitude de ses décisions, la hardiesse de ses mesures, ont vaincu la crise et ramené la prospérité .aux Etats-Unis. Il y a aujourd'hui de l'autre côté de l'Atlantique quelques millions de chômeurs de moins. Il y a surtout un large renouveau d'allégresse, de confiance, d'optimisme. Ce résultat, M. Roosevelt ne l'a obtenu qu'au prix d'un rude combat, dans une lutte sans merci contre ceux qu'un grand journal démocrate, qui lui est d'ailleurs hostile, le Baltimore Sun, appelle « les pirates de la haute finance », et contre les trusts. Et comme le parti démocrate n'est pas plus homogène que le parti républicain; comme il a, lui aussi, sa clientèle de banquiers, d'industriels, de multimillionnaires, des dissidents se sont levés à l'aile droite du parti, et ils font à...