Extrait du journal

Au vrai, jeune ingénieur assez ignoré jusqu'à la guerre, c'est seulement parce que la guerre ouvrit à son génie de l' organisation un champ qu'il n'eût jamais trouvé sans elle, qu'André Citroën sentit grandir en lui ce génie à la mesure même des formidables possibilités dont il disposa tout à coup. Et personne n'oserait nier l'ampleur magnifique de l'effort que réalisa alors le simple lieutenant d'artillerie chargé par M. Loucheur — autre capitaine d'industrie — de l'organisation des fabrications de guerre à l'arsenal de Roanne, puis à l'usine de Javel. C' est alors que sortaient 50.000 obus par jour, que le travail était standardisé au maximum et que la « série » triompha de la routine autant que l'énorme production allemande, alors que l'ouvrier français, selon le mot d'Albert Thomas, doubla littéralement le soldat dans l'arrêt de l'envahisseur....