Extrait du journal

En période de crise financière, les arguments ressortissant à la sensiblerie ne sont pas de mode. On a pu objecter, à l'idée d'une loterie nationale, qu'elle serait un expédient peu scrupuleux ; mais l'exemple de pays voisins, qui en ont usé et qui n'ont eu qu'à s'en louer infirme cette impression ; l'Espagne,notamment, en a retiré, et en retire encore de notables bénéfices. Ne nous laissons donc pas égarer par une mystique qui est hors de saison: pas plus qu'il n'est scandaleux que l'Etat perçoive un bénéfice sur les courses et sur les casinos, par exemple, — légalement autorisés — il ne peut être scandaleux que ce même Etat tire, d'une loterie qu'il aura organisée, de précieuses ressources, et qui auront l'avantage de n'être pas prélevées, sous forme d'impôts sur le public, qui est donc déchargé d'autant : l'Etat ne fait par là, en somme, qu'obtenir, de l'argent volontaire, de l'argent en disponibilité, de l'argent oisif, de l'argent surtout qui n'est pas perçu d'autorité : donc de l'argent contre qui personne n'a à rechigner....