Extrait du journal

Elle reconnaît les progrès de l'antiherlinisme, elle se désole de voir sa capitale être le théâtre des émeutes spartakistes, elle' souffre de la place prise par Weimar et se demande avec angoisse quel sera son futur statut. A l'Occident comme à l'Orient, elle assiste aux manifestations de tendances séparatistes, et, dans sa fureur, elle unit une fois de plus sa cause à celle de l'Allemagne tout entière. Son angoisse est d'autant plus compréhensible qu'elle est frappée au cœur par les revendications polonaises, et les intentions qu'elle prête à l'Entente sur les provinces rhénanes. Elle sait fort bien que de la Baltique au sud de la Silésie s'étend une large bande de territoire qu'elle a volée à la Pologne; elle sait également que la Prusse occidentale et orientale était le nid d'où sortaient les hobereaux inspirateurs de la politique berlinoise, et d'autre part elle craint pour sa vie économique. La Haute-Silésie n'est-elle pas grande productrice de charbon, la Posnanie n'estelle pas réputée « le grenier de Berlin » ? A l'idée de la nécessité d'impor1er du blé en quantités considérables, toute sa colère se réveille et taxe d'injustices les légitimes décisions du droit....