Extrait du journal

Il y a quelques jours, le Temps s'emparait de l'entente franco-anglaise, comme de sa chose. Il prenait texte du propos du roi d'Angleterre sur « l'entente permanente », du propos de M. Fallières, sur « l'entente resserrée », pour annoncer une situation nouvelle, pour la idéfinir et la diriger à son gré. Entente permanente ? Entente resserrée ? Ou cela ne voulait rien dire, ou cela signifiait qu'une alliance formelle était en préparation. Il ne fallait pas hésiter le danger, selon le Temps, était dans les moyens termes, dans les combinaisons incertaines qui laissaient les gouvernements et les peuples au hasard des événements. Donc, le devoir était d'aller jusqu'à l'alliance et cette alliance même devait être très précise. Il fallait que France et Angleterre missent également au. jeu. La France devait accroître, sa force navale pour soutenir les Anglais sur mer contre l'Allemagne. L'Angleterre devait, même jïu prix des plus grands sacrifices, même au prix de la conscription, se donner une forte armée continentale, qui viendrait combattre à côté de nous, en Lorraine ou en Belgique contre l'Allemagne. Délicieuse fleur ̃' des alliances pacifiques s'épanouissant en un militarisme monstrueux...