Extrait du journal
Les journaux, radicaux ont, ces temps derniers, bruyamment hurlé aux chausses du seigneur Coullié, archevêque de Lyon,. qui avait cru, pour des raisons d'ordre céleste et divin, devoir mettre en interdit, dans son diocèse, quelques journaux républicains tels que le Progrès de, Lyon, le Lyon républicain, la ,Tribune républicaine, etc., etc. Evidemment, le seigneur Coullié nous apparaît comme un homme d'un autre âge, lorsque, revêtu de sa robe aux plis rigides et orné de son chapeau pointu, il excommunie des journaux insuffisamment respectueux des dogmes catholiques. Mais cela incite au rire bien plus qu'à l'indignation, car les foudres des hommes d'église sont aujourd'hui singulièrement inoffensives et ridicules. Dans tous les cas, s'il y a dans le geste du seigneur Coullié matière à indignation, ce n'est point aux journaux radicaux qu'il appartient de reprocher à cet archevêque son intolérance moyenâgeuse et son hostilité à la libre-pensée, par la bonne raison que ces journaux radicaux admirent et encensent quotidiennement, chez M. Briand et ses collaborateurs, des actes d'atteinte à la liberté de parler et d'écrire 'autrement graves que l'interdit Duéril lancé contre les journaux de la région lyonnaise. Personne n'ignore que la plupart des journaux socialistes, syndicalistes ou révolutionnaires sont consisnés à la por-te des casernes et des arsenaux. Cet interdit prononcé par le gouvernement vaut bien celui du seigneur Coullié, et je ne sache pas que la presse radicale ait élevé la plus petite protestation. Elle voit la paille dans l'œil de l'archevêque, mais point la poutre qui est dans le sien. En réalité, le radicalisme bourgeois est tout aussi autoritaire et tout aussi ennemi de la liberté de penser et d'écrire que l'Eglise romaine....
À propos
Fondé par Jean Jaurès en 1904, L’Humanité, affichait une double volonté : celle de rassembler les militants du socialisme en France, et celle de les renseigner. Sa rédaction, d’une qualité intellectuelle remarquable, a toujours su se défendre contre les attaques virulantes de la presse de droite, notamment de L’Action française, de L’Écho de Paris ou de La Presse. Attaques qui ont toutefois chauffé les esprits de certains nationalistes : on peut penser qu’ils ont même mené – indirectement – à l’assassinat tragique de Jaurès en 1914.
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