Extrait du journal

À propos du rapport, si sincère pourlant, sur l'affaire Roc-hette, les, réactionnaires et les modérés me témoignent leur mécontentement. Je suis habitué depuis vingt-cinq ans de lutte républicaine 'et socialiste à leur sévérité, et je ne serais inquiet que si elle me faisait défaut. Ils sont incapables à jamais de l'impartialité totale qui est la nôtre. Allant dans le sens de l'avenir, nous n'avons peur d'aucune vérité. Les partis de rétrogradation ou d'immobilité ne peuvent accepter que des vérités partielles. Ils exploitent, de notre exposé, les .constatations qui servent leurs passions et leurs haines, Ils en rejettent furieusement, comme un attentat contre la vérité, les faits qui les gênent. Ils veulent bien relever tout ce que nous avons dit du déplorable abus d'influence gouvernementale qui a marqué l'affaire de la remise. Mais si nous ne commettons pas la lâcheté et le crime dé supprimer de notre exposé la déclaration de M. Caillaux disant qu'on n'aura'it pas réveillé contre lui, après trois ans, des faits que l'on connaissait depuis trois ans s'il avait fait une autre politique et s'il n'avait pas menacé les grands intérêts, le Temps s'indigne ou affecte de s'indigner. Pauvres esprits et pauvres cœurs qui sont incapables et indignes de la vérité complète Notre force, c'est de vouloir la vérité tout entière, c'est de la dire tout entière, et je défie que l'on ose contester la trame historique des faits, l'enchaînement des causes et des effets que nous avons mar-...