Extrait du journal

Aujourd'hui, à tous les paysans qui ne sont pas politiquement des nôtres et même chez certains des nôtres la. situation apparaît 'Le temps a poussé à la fosse ces épaves, humaines que la guerre avait -mortellement frappées, mais qui tardaient à mourir et dont le .spectacle, au moins par moments, chassait les premiers brouillards rie l'oubli. Les champs bouleversées dés -régions envahies, et depuis déjà des années, déroulent comme autrefois, en juillet, leur manteau d'or, autour des clochers reconstruits. L'Allemagne « paie »• Le danger de banqueroute paraît écarté ou plutôt la banqueroute est venue ..sans que dît compte. Le paysan' avait 'craint de voir ses économies emportées: la stabilisation du franc lui en laisse à la fois et l'image et une part plus grande que celle qu'il avait espérée. Expliquez lui que l'Etat ne reconnaît que la moitié ou le tiers de sa dette-or le paysan se tâte, il trouve dans sa poche des billets qui ressemblent aux autres et ne vous comprend pas, Les mères mêmes, bien souvent, ne songent plus à"leurs fils mas'sacrés. 19i4-1918, c'est si loin; i. La guerre de 1914-1918 est en partie oubliée dans nos campagnes. J'entends que son seuI sou,venir ne peut plus jouer comme ,un levier pour soulever les masses paysannes contre la guerre de demain. Si les millions des travailleurs 'des champs connaissaient les préparatifs de guerre et la politique impérialiste qui conduit infailliblement à son déchaînement, si l'Etat' bourgeois, avec la complicité des partis démocrates et socialistes, ne disposait pas des moyens de tromper les foules jusqu'à la minute suprême, le souvenir aurait tôt fait 'd'envahir à nouveau les .cerveaux;. Mais nous ne pouvons pas bâtir sur des hypothèses pour affirmer notre volonté de barrer la route à la guerre ou, si elle 'éclatait malgré nous, de transfornier la. guerre impérialiste en guerre de classe révolutionnaire. C'est dès à présent, sans perdre...