Extrait du journal

Partout aussi des cortèges immenses de travailleurs ont traversé les villes dans l'ordre le plus parfait. On eut la sagesse de ne leur opposer aucune force de police ; on ne mit en face d'eux dans la me aucun régiment ; nulle part ne se produisit le plus léger trouble. Te sais un préfet, l'un des pires, celui de la Seine-Inférieure, un impulsif et un agité, ,qui naguère faillit, dans la Loire, amener des catastrophes J n'avait-il pas conçu le projet d'interdire à nos amis du Havre et de Rouen de manifester librement ? On l'empêcha heureusement de mettre à exécution son absurde dessein. Mais pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas, à Paris, suivi la même règle prudente ? Aujourd'hui tout le prolétariat {français poursuit inflexiblement sa marche en avant avec une discipline dont il apprécie l'autorité souveraine II eût manifesté sur les boulevards dans le même ordre qu'à Lyon, à Bordeaux, ù SaintEtienne, à Strasbourg, au Havre, à Nice, que partout. Je le répète. Pourquoi a-t-on toléré dans toutes les villes de France ce que l'on a voulu interdire ici ? Pourquoi des mesures spécialement injurieuses pour le prolétariat parisien traité en ennemi public ?...