Extrait du journal

De ce que l'organisation du Parti est Un problème ardu' et qui n'amuse personne, ni ceux qui ont le mauvais goût d'en écrire, ni ceux à qui cette lecture est. infligée, s'ensuit-il qu'il faille s'abstenir d'en discuter dans la presse communiste ? Non, car une telle abstention équivaudrait ni plus ni moins à nier l'utilité révolutionnaire d'un solide Parti communiste et à affirmer l'inaptitude politique des masses prolétariennes. Mais sans doute importe-t-il de donner à de tels articles un aspect aussi impersonnel, une forme aussi simple, un but aussi éducatif que possible. Tâche singulièrement plus difficile que de battre le rappel .des masses pour des « buts concrets » et des « revendications imméTâche non moins nécessaire cependant et qui, menée bien, doit produire des résultats à la fois plus profonds et plus durables Voilà pourquoi nous persistons, en toute humilité, dans le programme le plus ingrat, le moins démagogique aussi, .que nous ayons pu Nous savons bien que notre Parti est composé d'hommes et 'non. dé héros, et nous ne sommes point surpris que nos camarades apportent à leurs discussions les mêmes passions et tes mêmes habitudes d'esprit qui se révèlent. dans toutes les collectivités humaines. Nous constatons, sans joie comme sans colère, .qu'en matière de direction se manifestent et s'opposent dans notre Parti deux grandes tendances de l'esprit humain, ̃l'autoritarisme est le libéralisme. De .même elles s'affronteront quelque jour dans les Conseils du gouvernement communiste, de même aujourd'hui elles lùttènt, faute de mieux, sur des articles de statuts. C'est un singulier paradoxe de vouloir que l'on s'abstienne de comparer un parti qui n'a pas réalisé la Prise du pouvoir, avec le gouvernement qui résultera nécessairement de cette opération politique l'un n'est-il pas dans l'autre, comme le poussin dans l'oeuf ;? Et sommes-nous condamnés tout ignorer de la constitution d'un être social qui préexiste déjà dans nos organisations ?...