Extrait du journal

Le roi Bourbon a repris son trône. Les paysans et les petits artisans de France, làsvde guerres, lui pardonnent d'être revenu par l'invasion étrangère, tani, ils espèrent en une tranquillité qui leur permettra de jouir en paix des fruits de la Révolution. Mais l'illusion dure peu. Les émigrés, qui n'ont rien appris et rien oublié s'en prennent bien vite aux conquêtes mêmes de cette Révolution. C'est tout l'ancien régime, aggravé encore, qu'ils prétendent réinstaller. Les possesseurs de biens nationaux sont menacés dans leur propriété. Le « gouvernement des curés » rend en peu de temps la monarchie restaurée impopulaire auprès des libéraux, auprès des paysans, des ouvriers, des soldats. Les officiers de la République et de l'Empire ne sont pas seulement affamés par la mise en demisolde ils sont tracassés et vilipendés. C'est, alors qu'avec la complicité des anciennes, 'sociétés jacobines et d'une partie de l'armée, Napoléon débarque et marche sur Paris. Une autre illusion renaît. De nouveau, l'espoir en l'ancien Bonaparte, fils de la Révolution, identifie Napoléon avec la défense des conquêtes révolutionnaires. On en était venu à le regretter il revient. Non seulement on l'accueille, mais on se résigne, puisque les rois de l'Europe reforment leur alliance contre lui, à reprendre les armes.. Seuls les plus clairvoyants restent oppressés d'un doute la promulgation de VAcle additionnel au Champ de Mai ne les rassure pas. Ni les chances invraisemblables d'une victoire napoléonienne, ni l'écrasement nouveau qu'ils prévoient a em^tent l'angoisse de leur froni....