Extrait du journal

gieuses avaient été réglées dans les premiers articles, la. loi sur les retraites ouvrières marche maintenant d'une allure rapide. Hier, plusieurs articles ont été ` votés presque sans débat, et il est certain maintenant que la loi sera votée avant! la fin du mois de février: J'ai à peine besoin de dire, que nous aurions des réserves à faire- sur beaucoup des dispositions votées. La loi est mêlée de bien et de mal. Elle contient des articles ,qui sont de nature à satisfaire la, classe «uvrière. Tous les employeurs sont tenus de contribuer à la retraite des salariés par un versement égal au versement des ouvriers eux-mêmes. Les salaires les plus faibles, ceux de i fr. 50 et au-dessous, sont dispensé? de tout prélèvement et les patrons sont obligés cependant de verser comme si le prélèvement avait été fait. L'âge de la retraite ,qui, sous l'ancienne législature, était fixé à soixante-cinq ans, a été, par la loi nouvelle, abaissé à soixante, et même à cinquante-cinq pour les. industries les plus insalubres et les- plus épuisantes. Enfin, malgré une. déplorable intervention gouvernementale, le minimum garanti de la retraite à 360 francs a été maintenu par une énornue majorité. -Malheureusement, la subvention de l'Etat s'arrête aussitôt que ce minimum de 360 francs est atteint. Je n'ai pu obtenir qu'une allocation de 120 francs lût ajoutée à toutes les retraite? qui ne dépassent pas 720 francs. Ainsi toutes les catégories d'ouvriers dont le salaire est un peu plus élevé que la moyenne et qui atteindront les 360 francs de retraite par le seul effet de versements ouvriers et: patronaux seront privées de toute subvention de l'EtatDes dispositions transitoires étaient. d'une lamentable insuffisance; Elles n'allouaient aux vieillards de 65 ans, aussitôt après la promulgation de la loi, qu'une pension dérisoire de 50 francs. Il est vrai que cette allocation de l'Etat 'devait s'élever peu peu par additions successives de 4 francs jusqu'à 120 fr. Mais la progression était fort lente. La. commission s'est réunie hier, et elle a décidé de donner d'emblée 120 francs. C'est une amélioration sensible. A ces 120 francs s'ajouteront naturellement, à mesure que s'appliquera la loi nouvelle, les petites pensions de retraite résultant pour tes assurés du versement ouvrier et patronal. Mais ce qui .est fâcheux, c'est que cette pension de 120 fr. ne sera donnée qu'à partir de l'âge de .'̃ soixante-cinq ans. Tandis que la loi prévoit pour la, période normale, c'està-dire dans trente années, l'âge de .soixante ans, cet âge, pendant, la période transitoire, est reporté à soixante* "cinq.; et c'est seulement par une série 'de paliers qu'il est abaissé, durant cette période transitoire, à 64, 63, 62, 61 ans. J'ai déposé un- amendement, qui sera ̃'̃ sans doute discuté ce matin même, et qui décide que l'allocation annuelle de 120 francs sera, dès la promulgation de' '̃ la loi, donnée à tous les salariés, ouvriers ou paysans, âgés de soixante ans au moins. J'espère démontrer à la Cham̃bre qu'il y a, dans le système même où s'est placée la commission, des raisons très fortes de voter cet amendement. La ̃'̃ loi, avant d'êtPe défini ti'vemaiti votéie par les deux Chambres, se heurtera à bien des résistances. Elle ne parviendra à les surmonter que si elle' donne à la ̃classe «ivrière, en avantages immédiats ''et sensibles, la contre-partie des charges qu'elle lui impose'....