Extrait du journal

M. Paul Meunier, député de l'Aube, a adressé à M. le ministre de la justice la lettre suivante : Monsieur le Garde des Sceaux, J'ai eu l'honneur de remettre entre les mains de M. le président de la République un recours en grâce dit condamné à mort Jules Durand, qui a déjà bénéficié d'une com mutation de peine. ' Jai eu d'autre part, l'honneur de dépo ser à voire chancellerie une demande en .revision de l'arrêt, de la Cour d'assises de la Seine-Inférieure qui a condamné un innocent au châtiment suprême. Sur cette demande de revision, vous avez bien voulu prescrire une enquête qui a été conduite avec rapiditéi, mais dont les résultats doivent être soumis à l'examen d'une com mission instituée par la loi et je ne saurais sans injustice vous reprocher de n'avoir point encore répondu à ma requête. Mais je .viens vous demander quelle suite vous avez don née au recours en grâce, que M. le président de la République n'a point manqué de vous transmettre. Le martyre de Jules Durand devient chaque jour plus douloureux et sa santé nous donne maintenant les pires inquiétudes. La revision du procès de Durand comporte, je le sais, des délais nécessaires, mats la grâce de cet innocent ne doit plus se faire attendre. ■Je ne veux pas, pour ma part, accepter en me taisant, des responsabilités qui seraient trop lourdes pour ma, conscience. Je vous demande donc, Monsieur le minis tre, de vouloir, bien accepter de répondre à une simple question que j'aurai l'honneur de vous poser au début de la seconde séance de vendredi sur le recours en grâce de Durand: Je vous prie, etc. Paul Meunieb. député de l'Aube. :...