Extrait du journal

Saint-Nazaire, 7 février. (De notre envoyé spécial) Ce matin, je suis allé rendre visite aux piquets de grève. Il était un peu plus de 5 heures et déjà le> col de leur veste'de cuir relevé, battant la semelle, les camarades étaient à leur poste, montant une garde vigilante; Seuls pouvaient entrer aux chantiers les agents de maîtrise, employés de-bureau présentant aux barrages le laisserpasser établi par le comité de grève. Le camarade Jouvance, secrétaire du syndicat unifié des métaux, avec qui j'ai pu parler longuement ce matin est très fier de cette organisation- et de la surveillance ouvrière. Tous les hommes constituant les piquets sont convoqués à domicile avec l'indication de l'endroit où ils doivent se rendre. Ils ne sont pas choisis, mais désignés à leur tour- sur fa liste d'inscription des grévistes. Jusqu'ici, m'a indiqué Jouvante, nous n'avons pas eu une seule défection. Mieux, ce matin et par erreur, une .femme avait été désignée elle est allée au piquet à heures du matin avec ses deux petits enfants....