Extrait du journal

Doit-il le dire? Une. fois de plus, M. Delcassé a cru devoir pratiquer la politique du silence majestueux. Il a demandé à la Chambre de ne pas fixer dès vendredi le jour de la discussion de l'interpellation que nous s lui avons adressée, Jaurès, Vaillant, Sembat et moi. Et pour donner les raisons de ce délai un peu piteux, il a cru pouvoir se contenter de reprendre les termes sibyllins des déclarations emphatiques et vagues dont il se plaît à entourer sa diplomatie, comme les dieux d'Homère s'enveloppaient d'un nuage. Dans ce fatras oraculaire, il n'y a rien à découvrir, rien à retenir, ni sur les intentions du ministre, ni sur la situation présente des négociations relatives au Maroc. La Chambre tout entière a pourtant entendu avec stupéfaction un homme, qu'elle n'a aucun motif de prendre pour un pince-sans-rire, déclarer froidement qu'il ne s'est rien passé de noniveaivimlaucun changement survenu ne justifiait, non seulement une inquiétude, mais même une curiosité. Chacun de se frotter les yeux, diesedemanders'il rêvait, ou si M. Delcassé enfin appartient à cette catégorie d'hallucinés négatifs qui ne voient pas les objets, les plus réels et les plus solides....