Extrait du journal

Ces calculs, je les ai produits à la tribune de la Chambre, dans la discussion sur la loi des cadres, et personne ne les a contestés, ni le ministre de la guerre ni les directeurs qui l'assistaient. J'ai pu conclure, sans que personne élevât une protestation, que- la France n'amènerait pas à sa frontière plus de 900,000 hommes. Que font donc, encore une fois, tous ces gâcheurs de défense nationale des ressources du, pays ? Il faudra bien le savoir enfin, malgré l'obstination inouïe du minis- tère de la guerre et de ses buraux à refuser Jau pays toute lumière, toute vérité. Et sans doute le bénéfice de la crise que vnous traversons sera d'amener la France à examiner son institution militaire, ,à vérifier son appareil de défense et à- chasser les défaillants, les ignorants, les routiniers, les incapables; du mystère où depuis longtemps ils abritent leurs méfaits. ̃' Mais s'il est vrai que notre armée active de première ligné,, qui pourrait et qui devrait: disposer en effet de plus d'un million d'hommes, ne- disposera guère que de 900.000, M. de Miia, a, d'autre part, évalué trop bas les ressources de la mobilisation adlemainde.1 Aux 870.000 hommes de son armée active, elle ajoutera en effet, plus que tes 250.000 hommes die réserve dont parle M. de Mun. Même si elle n'adjoint à son armée active de première ligne qu'une seule de ses classes de réserve, c'est une addition d'à peu près 520,000 hommes. Car M. de Mun oublie, dans son calcul, que cette classe de réserve sera grossie par la loi nouvelle qui élève le chiffre du contingent annuel:. Donc, dans l'état des choses et avec l'utilisation insuffisante que fait notre Etat-Major même des plus jeunes' classes de réserve, dont il laisse tomber 200.000 hommes, la .France mettrait d'abord au jeu 900.000 hommes, contre 1.200.000 Allemands. C'est, d'emblée, une infériorité de 300.000 hommes, et .qui peut nous être funeste, précisément dans ces premières grandes rencontres dont on nous dit qu'elles seraient dé-...