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L’Humanité, 14 août 1950

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L’Humanité
14 août 1950


Extrait du journal

LE monstrueux plan gouvernemental que dévoile l’important document que nous publions ci-dessus s’éclaire d’un jour cru à la lumière des criminels attentats de Nice, Cannes et Paris. Car on ne fera croire à personne qu’il ne s’agit là que d’actes individuels. Les saccageras du journal Action sont maintenant arrêtés. Ce sont de véritables voyous gaullistes qui forment bel et bien une bande organisée, au vu et au su du gouvernement, autour d’un journal que l’on croirait fait par Doriot ou Déat et où s’étalent au grand jour les appels au meurtre contre les travailleurs, les patriotes, les anis de la paix, en même temps qu’une propagande cynique pour la préparation de la guerre civile. Et ils se sentent à ce point soutenus par le gouvernement qu’ils se cachent de moins en moins pour faire leurs mauvais coups. Ceux qui ont opéré contre Action ont signé leur crime avec une telle impudence que Jules Moch n’a pu faire autrement que de les arrêter. Mais ils savent qu’ils ne risquent rien entre ses mains. Comment en serait-il autrement quand les mêmes ou leurs pareils ont pu effectuer impunément en trois ans près d’une centaine d’attentats caractérisés ? Comment en serait-il autrement quand de Gaulle lui-même peut tranquillement, par le canal d’un article de Stibio dans la Voix du Nord, annoncer qu’il s’apprête à exécuter un coup de force pour prendre le pouvoir ? Encore ces quelques arrestations qu’il n’a pu éviter pourront-elles servir d’alibi à Jules Moch pour de nouvelles poursuites contre les communistes, grâce au mensonge de la « lutte sur les deux fronts »....

À propos

Fondé par Jean Jaurès en 1904, L’Humanité, affichait une double volonté : celle de rassembler les militants du socialisme en France, et celle de les renseigner. Sa rédaction, d’une qualité intellectuelle remarquable, a toujours su se défendre contre les attaques virulantes de la presse de droite, notamment de L’Action française, de L’Écho de Paris ou de La Presse. Attaques qui ont toutefois chauffé les esprits de certains nationalistes : on peut penser qu’ils ont même mené – indirectement – à l’assassinat tragique de Jaurès en 1914.

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