Extrait du journal

Depuis longtemps le Parti socialiste s'est interrogé sur la conduite à tenir à l'occasion de la Fête nationale du 14 juillet.. Tant qu'il ne réunit qu'un petit nombre d'adhérents, tant qu'il ne fut qu'un groupement minuscule et sans racines le rattachant à la masse de la population, il lui fut aisé du reste de se répondre à cet égard, c'est-à-dire de prendre une position et de s'y tenir. Il ignora et il s'abstint. Mais, au fur et à mesure que s'accroissent ses contingents, que s'étend sa sphère de rayonnement et d'influence, il devient beaucoup plus difficile de répondre à la question qui périodiquement se repose à lui. A l'heur© présente, il a acquis charge d'âmes en quelque sorte. Aussi s'avise-t-il de penser que s'il n'est pas encore en son pouvoir de supprimer telle ou telle fête que lui impose la loi de ses maîtres, le 14 juillet, par exemple, il peut toutefois: conférer, à cette fête et aux réjouissances qui l'accompagnent, un caractère qui la rende utile et profitable à sa cause et non pas contraire et néfaste, comme elle le serait autrement. C'est ainsi que dans les diverses localités toujours plus nombreuses où se rencontrent aujourd'hui des groupements 1 du Parti, ceux-ci se rendent de mieux 3n mieux compte qu'ils ne peuvent détourner la foule'de manifestations et do divertissements où elle trouve quelques' heures d'oubli et d'agitation joyeuse. Ils le tenteraient, ils le prescriraient, ils l'ordonneraient que ce serait en vain. Peut-êlrc et encore n'est-ce pas certain seraient-ils suivis par leurs adhérents mais la partie de la masse qui sympathise avec eux, en bien des cas, ne répondrait pas à leur appel. La fête se déroulerait quand même, autour d'eux, indifférente à leur bouderie et. sourde à leur protestation....