Extrait du journal

LE lUIjpUS Lorsque le scandale dir-Panama éclata, fa réaction sut très habilement concentrer toute la lumière sur un petit groupe 'de parlementaires inégalement compromis, et le parti républicain affolé, acharné contre lui-même, laissa dans l'ombre lés responsabilités politiques et sociales du parti conservateur el des classes conservatrices. C'était pourtant un personnel bonapartiste et clérical qui avait a;sumé et conduit 'l'entreprise, c'est lui i qui l'avait menée à la faillite et à la ruine 3 par 'des chemins fangeux. C'est lui qui, après avoir gaspillé des centaines de millions en travaux incohérents, et s'êli-3 livré par des contrats onéreux à des entrepreneurs 'de proie, avait tenté par des offres criminelles la, probité incertaine d'une demi-douzaine de députés et sénateurs besogneux ou avides, afin de surprendre à la bonne foi du Parlement l'autorisation d'emprunts à lots qui ajournaient et aggravaient le désastre. Mais toutes les responsabilités et toutes les tares des grands dirigeants conservateurs, le désordre des travaux, l'ignominie des contrats usuraires, les manœuvres de, corruption étendues à la presse 'de tous les partis, le scandale des émis-sions nouvelles sollicitées en pleine certitude de la faillite, tout cela, sous les polémiques forcenées de la faction cléricale, s'effaçait, disparaissait, et il- semblait que, seule, la vénalité dé quelques parlementaires aux abois créait le désastre et constituait l'immoralité....