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L’Humanité, 20 novembre 1908

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L’Humanité
20 novembre 1908


Extrait du journal

Nous annoncions hier en dernière heur® que des trombes d'eau s'étaient abattues sur le sud de l'Italie. Les nouvelles que nous transmettent les agences prouvent que les inondations ont fait pius de ravages qu'on ne le prévoyait. Outre les dégâts, qui sont considérables» on a, en effet, un grand nombre de morts a regretter. Morts et blessés Rome, 19 novembre. — Des nouvelles l'intérieur, de la Sicile et de la Calabre, annoncent que l'ouragan a occasionné de? pertes exceptionnelles. De grandes proprié tés ont été détruites, un grand nombre fie maisons de campagne se sont écroulées et des troupeaux de moutons sont bloqués par les eaux et menacés de mort. Jusqu'à présent, en Sicile, on compte une douzaine de morts et environ 200 blessés : presque tous sont des paysans surpris dans la campagne, sans secours. Des renforts de troupes, des agents de police avec des vivres, des médecins avec des médicaments ont été envoyés dans les campagnes. Riposto, 19 novembre. — A la suite de la tempête, les routes, les vignobles et les jardins sont endommagés. A Giarre, de nombreuses maisons appar tenant à des habitants pauvres sont rava gées ; plusieurs menacent ruine ; quelquesunes sont écroulées. Cinquante habitante sont sans abri. Il y a deux morts et trois blessés. ■ Les dommages, à Riposto, sont plus sé rieux encore. Vingt maisons s'étant écrou lées, cent cinquante habitants logent dans les écoles. Vingt barques, heureusement sans équipages, ont sombré. ,A Riposto, il y a deux morts. Les dégâts sont considérables Noto, 19 novembre. — Les campagnes de Noto et de Rosolini sont partiellement inondées ; de nombreuses maisons sont en dommagées. Dans les vignobles, les dégâta sont considérables. Des maisons se sont écroulées. Cinq paysans ont été ensevelis. On a retiré trois cadavres des décombres. Le chemin de fer de Rosolini à Noto est coupé. Messine, 19 novembre. — Les nouvelles de Giardini annoncent que l'Hôtel de Villa est inondé. Plusieurs maisons se sont, écroulées ; il y a deux morts. Les troupes espèrent le sauvetage. Une voiture, transportant deux hommes et deux femmes, a versé dans un ravin ; les deux femmes ont disparu. Depuis vingt-huit heures, la pluie tomba, à torrents. Ce soir le ciel est rasséréné....

À propos

Fondé par Jean Jaurès en 1904, L’Humanité, affichait une double volonté : celle de rassembler les militants du socialisme en France, et celle de les renseigner. Sa rédaction, d’une qualité intellectuelle remarquable, a toujours su se défendre contre les attaques virulantes de la presse de droite, notamment de L’Action française, de L’Écho de Paris ou de La Presse. Attaques qui ont toutefois chauffé les esprits de certains nationalistes : on peut penser qu’ils ont même mené – indirectement – à l’assassinat tragique de Jaurès en 1914.

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