Extrait du journal

grève, par des « précautions indispensables » le fonctionnement des chemins de fer. « Le service estime rru'on ne 1e saurait tolérer qu'un agent du réseau puisse conseiller la désorganisation d'un service public de l'importance de celui des chemins de fer ». v Nous avons dénonce, dès le. premier jour, le scandale d'une pareille pourSuite. Il est impossible que Jes onze représentants de l'administration au -Conseil d'enquête, s'ils jugent froidement les faits, en administrateurs, en techniciens, admettent la thèse du service, qui se confond évidemment, en l'espèce, avec la thèse gouvernementale. Renault est un employé irréprochable dans son service. Sa fiche porte Punitions encourues antérieurement Néant. Note de 1009 Très bien: 18: IlVesi coupable que d'avoir, dans le cas d'une grève générale, préconisé le sabotage. Qu'est-ce que le sabotage ? Quelles sont les diverses formes de sabotage ? En est-il de licites ou d'illicites ? U n'est point de militant ouvrier qui ne se soit posé, le problème avec anxiété. Mais il importe de noter que dans le passage incriminé par l'administration, à deux reprises, avec insistance; Renault déclare que les « précautions indispensables » dont il parle pour arrêter le service doivent exclure « toute destruction Imbécile » des instruments de travail. Lorsque les cheminots italiens ou autrichiens pratiquaient l'obstruction en observant strictement les règlements, ils faisaient aussi du sabotage. Lorsque les cheminots font grève, ils « sabotent » un service public, La grève est-elle illicite ? Je défie le plus subtil des juristes de dire où commence et où finit le sabotage illicite. Mais le fait incontestable, c'est que Renault n'a nullement conseillé le sabotage, en dehors du temps de grève, et qu'il a exclu d'avance toute destruction d'instruments de travail, à plus forte raison tout accident pouvant atteindre des personnes. En matière d'accidents, ce n'est pas, on le sait, ùu côté des ouvriers que sont les saboteurs. Quoi que puissent dire nos adversaires, c'est pour un délit d'opinion que Renault est poursuivi. C'est pour avoir discuté dans sa brochure d'une tactique ouvrière, d'une méthode de grève, que certains croient indispensable et que d'autres déconseillent, que Renault est poursuivi. Il ne s'agit pas là d'une faute professionnelle....