Extrait du journal
lie prolétariat socialiste, de France ne sera, pas peu surpris, quand il connaîtra les étranges théories produites au Congrès international d'Amsterdam par des, hommes qui se réclamaient de lui, de ses aspirations et de ses espérances. Car si le prolétariat socialiste français peut seulement regretter de voir ceux qui se disent les représentants autorisés ,du prolétariat socialiste allemand professer, en matière d'organisation politiqueet de gouvernementale dédain altier que nos coreligionnaires d'outre-Rhin affectent à l'éga-cd des formes démocratiques et des institutions républicaines, il a un droit de contrôle et de jugement, à la fois plus étroit et plus direct, sur ceux >qui parlent ou disent parler en son nom. Or, ceux-là ont dénaturé sa pensée, 'diffamé ses aspirations et complètement altéré l'expression de ses tendances réelles, en suivant sur ce terrain de l'indifférence orgueilleuse en matière de gouvernement et de liberté le parti qui détourne systématiquement, dans son pays, l'action prolétarienne des conquêtes réalisées par la démocratie française, que parce qu'il n'a pu ou n'a pas osé jusqu'ici tenter même ces conquêtes. Ce n'est pas la première fois, sans doute, que ce paradoxe d'une classe ouvrière attendant son affranchissement de la seule évolution automatique des phénomènes économiques se produit dans le socialisme de notre pays. Nous l'avons connu vers 1876-1880, quand la pensée socialiste française affaiblie, dispersée par la défaite de 1871, dans les capitales révolutionnaires de l'Europe, à Genève, à Zurich et à Lo'ndres, nous revenait en France, au lendemain du 16 mai vaincu, imprégnée du féminisme mystique et du fatalisme économique qu'elle avait puisés au contact du nihilisme russe et du socialisme allemand. C'était le temps où-Guesde adaptait quelques formules de Lassalle, comme la loi d'airain, aux imprécations de Backounine contre la duperie du suffrage universel et de la démocratie....
À propos
Fondé par Jean Jaurès en 1904, L’Humanité, affichait une double volonté : celle de rassembler les militants du socialisme en France, et celle de les renseigner. Sa rédaction, d’une qualité intellectuelle remarquable, a toujours su se défendre contre les attaques virulantes de la presse de droite, notamment de L’Action française, de L’Écho de Paris ou de La Presse. Attaques qui ont toutefois chauffé les esprits de certains nationalistes : on peut penser qu’ils ont même mené – indirectement – à l’assassinat tragique de Jaurès en 1914.
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