Extrait du journal

On voit d'ici tout le mal que pouvait faire une telle assurance. Tous les citoyens français, pouvait-on légitimement supposer, ne sont pas unanimement capables d'élever leur âme aux hauteurs Mmalayesques où peuvent atteindre les académiciens. Sans doute certains d'entre eux vont-ils penser que, puisqu'on peut avoir la paix avec le statu qua ante !bellum, il faut, comme M. de Las Cases, l'accepter, sans s'imposer encore deux ou trois ans de guerre pour « ne pas rester .avec des deuils et des ruines » Et alors c'était la possibilité de voir des .électeurs demander à leurs élus de ne plus voter les crédits de guerre, puisque l'intégrité de la France était soidisant sauvegardée, et qu'on continuait la guerre, non. pas parce que les dirigeants de 'l'Allemagne taisaient leurs buts de guerre, mais parce que M. Barj"ès affirmait brutalement les siens. Aussi je demande au gouvernement ce qu'il attend pour éclaircir toutes ces manigances. Qu'attend-on pour ouvrir une instruction ? Que tous les papiers compromettants soient brûlés ? Si vingtcinq billets de mille suisses sont suspects, des millions de marks allemands ne le sont donc pas ? pomme l'a écrit M. Barrès lui-même, «il faut soumettre à l'instruction » tous les individus que l'on peut suspecter légitimement, qu'on les arrête, après « on cherchera, personne ne sera condamné sans preuve »....